Au cours des dernières 24 heures, l’armée gouvernementale syrienne a réussi à inverser la tendance à Alep, a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov. Selon lui, en évaluant la situation sur les lieux, l’Occident « fait preuve d’un aveuglement étonnant ».
Cette déclaration fait suite aux propos des porte-paroles du département d’État américain et des ministères français et britannique des Affaires étrangères sur « d’innombrables pertes » parmi les civils lors des opérations des forces armées gouvernementales syriennes à Alep, ainsi qu’aux appels de certains députés du Bundestag à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie.
« Un aveuglement étonnant frappe nos collègues occidentaux sitôt qu’il s’agit de la situation réelle à Alep. Au cours des dernières 24 heures, grâces aux actions bien préparées et bien précises des militaires syriens, la tendance à Alep a été inversée. Pratiquement la moitié des quartiers occupés ces dernières années par les miliciens a été libérée », a souligné M. Konachenkov.
Selon le porte-parole du ministère, « l’essentiel est que plus de 80 000 Syriens ont été libérés, et des dizaines de milliers d’enfants. Pour la première fois depuis longtemps, plusieurs d’entre eux ont reçu dans les centres humanitaires russes de l’eau, de la nourriture et des soins médicaux ».
Des chiffres et des chiffres
Commenatnt la réaction des gouvernement occidentaux, M. Konachenkov estime que la libération de ces 80 000 personnes ne faisait pas partie des plans des pays occidentaux qui sont allés jusqu’à exhorter à introduire de nouvelles sanctions contre la Russie. Plusieurs pays occidentaux ont l’habitude de mettre la responsabilité des erreurs commises par l’armée syrienne sur le dos de Moscou, un allié stratégique de Damas.
Les chiffres donnés sur le nombre des civils évacués par l’OSDH , instance de l’opposition soutenue par les puissances occidentales et les monarchies arabes sont nettement inferieurs : 10.000 dont 6.000 vers le quartier kurde de Cheikh Maksoud. Alors que d’autres ont fui vers les autres quartiers rebelles.
Selon l’AFP, La chute totale de la partie orientale de la grande cité du nord de la Syrie infligerait aux différents groupes d’insurgés leur pire défaite depuis le début de la guerre en 2011.
« Ce sont les pires journées depuis le début du siège. La situation est catastrophique. Il y a un exode massif et le moral est au plus bas », a témoigné Ibrahim Abou Laith, porte-parole des Casques blancs, le service de secouristes d’Alep-Est soutenu par les Occidentaux et connu pour ses nombreuses mises en scène.
40% d’Alep de l’est conquise
Mardi à midi, le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie a annoncé qu’un territoire considérable à Alep-Est avait été complètement libéré des jihadistes.
Ces derniers jours 40% des quartiers est d’Alep ont été libérés, ce qui equivaut à 14 quartiers.
« L’armée et les milices populaires ont repris le contrôle des quartiers de Cheikh Khodr et de Cheikh Farès. Cela permet de dire que le nord-est d’Alep est entièrement placé sous le contrôle de l’armée gouvernementale syrienne », a noté la source locale à Sputnik.
L’armée a détruit les principaux sites terroristes dans les quartiers de Sokari et de Boustane al-Bacha. Les forces gouvernementales ont repris le contrôle du quartier de Suleiman-Khaliabi. Selon certaines données, la station de pompage qui y est située a commencé à ravitailler en eau potable plusieurs quartiers d’Alep.
Selon le centre, au cours dernières 24 heures, 507 terroristes ont déposé les armes et quitté Alep. 484 combattants originaires d’Alep ont été aussitôt amnistiés.
Défaite pour les alliés des insurgés
La reconquête de la ville par le régime « serait un tournant » dans la guerre car elle montrerait que « l’opposition est incapable d’avoir un succès majeur sur le plan militaire » et de se poser comme « choix alternatif » face à Damas, souligne Fabrice Balanche, expert de la Syrie au Washington Institute.
Selon l’AFP, « la chute d’Alep-Est constituerait aussi une défaite pour les alliés de l’opposition (Arabie saoudite, Qatar, Turquie…) et les Occidentaux.
Elle renforcerait en revanche les soutiens de Damas, au premier rang desquels la Russie, qui a fortement contribué à affaiblir les rebelles depuis le début de son intervention en septembre 2015 ».
Sources: Sputnik; AFP