Alors que les pays arabes alliés des États-Unis se succèdent pour normaliser avec la Syrie, l’État libanais est interdit par les Américains de le faire. Pourquoi? D’intenses pressions US contre le gouvernement Hariri vise évidemment à exclure le Hezbollah du futur gouvernement et amputer l’axe de la Résistance de l’un de ses piliers. Mais le PM Hariri et d’autres composantes du paysage politique libanais vont-ils céder?
Selon des sources libanaises, l’objectif des propos tenus par le sous-secrétaire d’État américain pour les Affaires politiques, David Hale sur la formation du gouvernement libanais auraient pour but d’empêcher la présence des alliés de la Résistance au sein gouvernement libanais.
« Des sources auprès des ministères libanais ont condamné l’ingérence flagrante des États-Unis dans le processus de la formation du nouveau gouvernement libanais. Elles ont souligné que les paroles de David Hale ont pour objectif de faire obstacle aux alliés de la Résistance pour occuper des postes au sein du gouvernement », a rapporté la chaîne d’information libanaise, al-Mayadeen.
Ces sources estiment que Washington s’obtient à son opposition concernant l’attribution au Hezbollah le poste de ministre de la Santé ou des ministères clés. Cela est bien évident dans les remarques du Premier ministre, Saad Hariri.
« L’Occident avait menacé de couper son aide au ministère de la Santé si le Hezbollah en occuperait le poste », a-t-il reconnu.
« Le choix du gouvernement est un choix appartenant exclusivement aux Libanais. Mais le type du cabinet choisi nous concerne tous, », a déclaré Hale.
Sur le même sens, le politologue libanais Wassim Bazzi a apporté le commentaire suivant sur la visite du sous-secrétaire d’État américain pour les Affaires politiques au Liban :
« Le déplacement de Hale s’inscrit dans le cadre de la poursuite des voyages du secrétaire d’État américain Mike Pompeo et du conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton dans la région. Ce diplomate américain, qui entretient de bonnes relations avec certaines parties libanaises, est parfaitement au courant de la situation et de la réalité du pays. C’est la raison pour laquelle il a rencontré Walid Joumblatt, président du Parti socialiste progressiste ayant adopté récemment une position à l’égard de Damas et de ses alliés.
Lors d’une réunion avec le président du Parti socialiste progressiste libanais, Hale a menacé d’appliquer des sanctions contre le gouvernement libanais si ce dernier ne prêtait pas l’attention « recommandations » de Washington. Il a appelé Walid Joumblatt à faire connaître rapidement sa position, et à prendre parti soit pour Washington, soit pour le Hezbollah.
Mais pourquoi une si flagrante ingérence de Hale dans la formation du nouveau gouvernement?
Pour le politologue libanais Wassim Bazzi, « les propos de Hale reflètent les inquiétudes de Washington de voir les ministres du Hezbollah être largement présents au sein du gouvernement ».
Plus tôt dans la journée de mercredi, le journal libanais, al Akhbar faisait état d’une câble confidentielle en provenance de Washington qui menace l’État libanais, le mettant en garde contre toute tentative de normalisation avec la Syrie. « Nous invitons Beyrouth à ne pas prendre part aux initiatives destinées à remplir les caisses de l’État syrien, notamment en investissant ou en finançant la reconstruction de la Syrie . Tout soutien financier et matériel au gouvernement de Bachar al-Assad et ses alliés pourrait être soumis à des sanctions des États-Unis. », dirait la câble.
Les États-Unis poursuivent depuis la tournée de Mike Pompeo dans la région une politique de chantage et d’intimidation absolue à l’égard de l’État libanais, visant à pousser le PM Hariri à exclure de son cabinet les ministres du Hezbollah.
Source: PressTV