La pauvreté et la drogue minent la société saoudienne. Mais il ne faut surtout pas en parler. Au moment où le prince héritier Mohammad ben Salmane distribue la rente pétrolière du royaume dans des investissements de par le monde. Sans compter les acquisitions qu’il se permet à prix de centaines de millions de dollars (yacht ou tableau), ainsi le train de vie luxueux qu’il mène au su et au vu de tout le monde.
C’est un programme télévisé, « Avec Daoud », diffusé sur la chaine saoudienne SBC qui a révélé les réalités amères du royaume plus gros producteur de pétrole du monde.
Il avait réalisé un reportage sur les bidonvilles très proches de la capitale Riad : Al-Oud, al-Markab, al-Chmeiss, al-Manfouhat, et al-Dirat. Tout le mélange explosif de la délinquance s’y trouve : pauvreté, analphabétisation, taux important de criminalité, détérioration et absence d’infrastructure, et surtout toxicomanie.
Les témoignages recueillis de la part de ses habitants illustrent cette dépravation : ils ne peuvent sortir la nuit par crainte d’être agressés ou volés. La drogue y est disponible à grande échelle et vendue comme des petits pains.
Le pire est que toutes leurs requêtes auprès des instances officielles concernées, dont la Direction de lutte contre les narcotiques et les municipalités n’ont jamais abouties. Les réactions sur les réseaux sociaux ont aussi fustigé leur indifférence et leur négligence.
Dans son programme, Chariane s’est fait remarquer en soulevant des problèmes réels en Arabie, thèmes que jamais les médias saoudiens n’avaient évoqués. Dont entre autre aussi le cas des jeunes saoudiennes qui fuient le royaume, à la recherche d’une liberté perdue.
Au grand dam des autorités saoudiennes.
En fin de compte, il a payé cher son franc-parler non seulement par la suspension de son programme, mais en ayant été entièrement révoqué de son poste de président de l’organisme de radio et télévision.
Après l’affaire du journaliste dissident Jamal Khashoggi, tué dans le consulat saoudien en Turquie, sur l’ordre des plus hautes sphères du pouvoir saoudien, pour ses critiques acerbes contre MBS, l’affaire Chariane montre les limites du domaine permis pour les médias et les journalistes saoudiens. Il ne faut ni critiquer MBS, ni les disfonctionnements et les problèmes du royaume. Les reste est certes bien réduit.
Au moins, cette fois-ci le journaliste saoudien n’y pas laissé son âme.
Source: Divers