Les Etats-Unis ont appelé mardi l’Algérie à respecter le droit de manifester, alors que des milliers d’Algériens protestent depuis plusieurs jours contre la cinquième candidature du président Abdelaziz Bouteflika.
« Nous observons ces manifestations en Algérie et nous allons continuer à le faire », a dit à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine Robert Palladino. « Les Etats-Unis soutiennent le peuple algérien et leur droit à manifester pacifiquement », a-t-il ajouté.
Il s’agit de la première réaction américaine depuis le début de ces manifestations, quasiment quotidiennes depuis dix jours dans la capitale malgré leur interdiction depuis 2001.
Washington ne s’est toutefois pas exprimé sur les motifs des protestations et sur la candidature du président sortant.
L’UE appelle au respect de la liberté d’expression
Pour sa part, la Commission européenne a appelé au respect « de la liberté d’expression et de réunion » en Algérie.
« Quand on parle de manifestation, les droits de liberté d’expression et de réunion sont inscrits dans la Constitution algérienne », a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole de la Commission européenne, lors d’un point presse à Bruxelles.
« Nous attendons que ces droits puissent être exercés de façon pacifique et soient garantis dans le respect de l’Etat de droit ».
Maja Kocijancic a également souligné « l’importance du partenariat entre l’UE et l’Algérie » et réaffirmé l’engagement de Bruxelles « pour continuer à approfondir nos relations dans le but de créer un espace commun de stabilité, de démocratie et de prospérité partagées ».
Plusieurs milliers d’étudiants ont encore défilé dans la capitale et dans plusieurs villes d’Algérie contre la 5e candidature du président Abdelaziz Bouteflika.
A travers le pays, les manifestants ont une nouvelle fois réitéré, le mardi 5 mars, leur rejet quant aux promesses du chef de l’Etat de réformer et de ne pas aller au bout de son éventuel nouveau mandat.
Parallèlement, l’armée a adressée une sévère mise en garde contre ceux qui, selon elle, veulent déstabiliser le pays.
Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, a averti que celle-ci serait la garante de la « sécurité » et la « stabilité » face à ceux –qu’il n’a pas nommés– qui veulent ramener l’Algérie aux années de guerre civile (1992-2002).
Abdelaziz Bouteflika est la cible d’une contestation inédite depuis son élection à la tête de l’Etat il y a 20 ans. Les manifestations ont été déclenchées par l’annonce de sa volonté de briguer un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril.
Source: Avec AFP