A peine un mois après la visite du président iranien Hassan Rohani en Irak, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi entame ce samedi 6 avril une visite officielle de 48 heures à Téhéran. Visite qualifiée de stratégique.
Il est à la tête d’une importante délégation. Elle est formée des ministres irakiens du Pétrole, des Affaires étrangères, de la Planification, du Commerce, de l’Électricité et des Ressources en eau, en plus du conseiller d’État irakien à la sécurité nationale, du chef d’état-major de l’armée, du vice-ministre de l’Intérieur, du chef du poste frontalier et de plusieurs parlementaires.
Lors de la visite de M. Rohani à Bagdad, les accords signés avaient ouvert une grosse brèche dans le mur des sanctions US. Selon les dernières nouvelles, les dérogations irakiennes dans le cadre des sanctions US contre l’Iran devraient se proroger.
La visite du Premier ministre irakien à Téhéran devrait continuer dans la même lignée. Il est question de renforcer les « liens stratégiques » malgré les tentatives américaines pour maintenir les deux voisins séparés et pour limiter l’influence de l’Iran dans la région.
Selon les sources bien informées, la visite de M. Abdel Mahdi est placée sous le signe de l’économie et de la sécurité. Un renforcement de la coopération militaire est également au menu des discussions entre les deux parties.
Augmenter les échanges à 20 milliards de dollars
Sur le plan économique, l’Iran est actuellement le premier partenaire commercial de l’Irak, avec un chiffre d’affaires annuel d’environ 13 milliards de dollars que les responsables des deux pays espèrent augmenter à 20 milliards de dollars.
« Les relations commerciales irano-irakiennes sont au beau fixe. Notre prochain objectif est de porter à 20 milliards de dollars le volume des échanges entre les deux pays dans les prochains mois », a indiqué le président iranien. Evoquant la question des futures exportations d’électricité, de gaz et de pétrole en direction de l’Irak.
Simultanément à ce déplacement, la troisième réunion économique mixte irano-irakienne se tiendra à Téhéran regroupant les membres de la chambre du commerce commune de deux pays.
Jamais une menace contre l’Iran depuis l’Irak
Le Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, a pour sa part affirmé que l’Iran avait beaucoup aidé son pays dans la lutte contre le terrorisme. «Aujourd’hui, la paix et la sécurité ont été restaurées en Irak», a-t-il souligné.
«Nous souhaitons développer les relations bilatérales. Les relations entre Téhéran et Bagdad est un exemple de suivre pour les autres pays de la région», a fait remarquer Abdel Mahdi.
« Nous sommes résolus à faire face à toute menace qui viserait l’Iran depuis le sol irakien. La Constitution irakienne interdit l’utilisation du sol irakien contre ses voisins », a affirmé le Premier ministre irakien.
D’accord sur la plupart des questions régionales
Le président iranien a aussi mis l’accent sur la question de la sécurité qui revêt une importance cruciale pour les deux pays.
« Nous nous sommes accordés sur le renforcement de la sécurité à nos frontières communes en vue de lutter contre le terrorisme et la contrebande, notamment le trafic de drogue», a-t-il souligné.
« L’Iran et l’Irak sont unanimes en ce qui concerne les questions régionales. Aujourd’hui nous avons évoqué différentes questions régionales. Nous avons souligné qu’Al-Qods resterait à jamais la capitale de la Palestine et que le Golan fait partie intégrante de la Syrie. Nous avons également mis l’accent sur la nécessité de mettre immédiatement fin à la guerre au Yémen en optant pour une solution politique que partagent les deux protagonistes », a-t-il ajouté.
Le président iranien a mentionné la liaison ferroviaire entre les deux pays comme l’un des autres accords majeurs entre l’Iran et l’Irak et a déclaré: « Nous espérons établir à l’avenir de nouvelles liaisons entre les deux pays. Actuellement, les deux parties ont convenu d’une voie ferroviaire entre Chalamtcha et Bassora. »
Un message aux USA
Selon les analystes, La visite du Premier ministre irakien en Iran dans la conjoncture actuelle de la région porte une grande importance et envoie un message aux États-Unis et à d’autres pays de la région.
Les guerres économiques que mènent Trump enflamment déjà le sentiment anti-américain partout dans le monde. C’est le cas en Iran et aussi en Irak. Elles ont contribué à créer une alliance de facto entre ces pays de l’orient, alliance placée sous le signe de « haine de l’Amérique ».
Source: Avec Press Tv