Lors d’une interview accordée à Reuters au sujet de la décision de Trump de désigner le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), une composante des forces armées de la RII, comme « organisation terroriste », les autorités américaines ont affirmé que l’armée américaine n’avait reçu aucun ordre direct à ce propos. « Cette décision ne signifie pas une déclaration de guerre contre l’Iran », ont-elles ajouté.
Dans un rapport intitulé « Les États-Unis, dans un geste sans précédent, ont désigné le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), comme organisation terroriste », l’agence de presse britannique Reuters, citant des autorités américaines sous le sceau de l’anonymat, a écrit : « L’inscription par Washington du CGRI sur la liste des organisations terroristes ne signifie pas un début de changement d’attitude de l’armée américaine envers cette force, à la manière dont ils traitent al-Qaïda, Daech ou les autres groupes terroristes. »
« Les hauts commandants de l’armée américaine partagent les inquiétudes du président américain, Donald Trump, quant à l’Iran et au CGRI, mais ils se sont toujours opposés à l’inscription du nom de cette Force sur la liste des organisations terroristes par crainte de représailles contre les forces américaines au Moyen-Orient », ont assuré les autorités américaines à Reuters.
Les autorités américaines ont annoncé que la désignation du CGRI comme organisation terroriste ne signifie pas une déclaration de guerre contre l’Iran. L’armée américaine n’a reçu aucun ordre direct de traquer les forces iraniennes.
Jason Blazakis, ancien directeur du bureau américain en charge de désigner les organisations terroristes étrangères, a déclaré au WSJ que les conséquences futures d’une telle décision seraient profondes.
« Bien que cette décision de l’administration Trump vise à dissuader les entreprises internationales de faire du commerce avec les organes clés de l’économie iranienne, un gouvernement démocrate à la Maison-Blanche pourrait quand même revenir sur cette décision. Pourquoi alors prendre des risques inutiles ? », s’interroge Blazakis.
Il a affirmé que cette action de Trump a laissé le champ libre à la justice américaine pour poursuivre les partisans du CGRI.
Les États-Unis avaient déjà inscrit des dizaines d’instances et personnes en relation avec le CGRI sur leur liste noire, mais ils n’avaient jamais désigné cette force dans son ensemble comme une organisation terroriste. Selon les anciennes autorités américaines, les précédentes administrations américaines songeaient à l’inscription du CGRI sur la liste des organisations terroristes, mais elles étaient arrivées à la conclusion qu’un tel acte pourrait mettre en danger la vie des forces américaines dans les autres pays.
Après l’inscription par le département d’État américain du nom du CGRI sur la liste des organisations terroristes et la réaction du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, qui a pour sa part désigné les éléments américains présent au Moyen-Orient comme des terroristes, les dispositifs de sécurité sur les bases américaines en Irak ont été renforcés.
« Toute escalade entre Washington et Bagdad aura des répercussions en Irak. Les forces irakiennes qui accompagnent les forces américaines sur les bases d’al-Anbar, de Bagdad et de Salaheddine ont annoncé que les Américains avaient renforcé les dispositifs de sécurité autour des casernes et des héliports et que leurs drones survolaient ces bases », a déclaré une autorité irakienne sous le sceau de l’anonymat.
Il a affirmé qu’on ne pouvait nier le lien entre la désignation du CGRI comme organisation terroriste et le renforcement des dispositifs de sécurité.
« Il est peu probable, dans la situation actuelle, que les groupes partisans de l’Iran représentent pour les Américains, de sorte que la guerre froide actuelle se transforme en une confrontation militaire sur le sol irakien », a-t-il conclu
Les groupes irakiens ont eux aussi réagi à la décision du département d’État américain.
La coalition al-Fatah, dont plusieurs groupes du Hachd al-Chaabi sont membres, a qualifié de stupide cette action de Trump. Le représentant de cette coalition au Parlement irakien, Mithaq al-Hamedi, a jugé que cette décision constituait une ingérence flagrante dans affaires des autres nations.
Le porte-parole d’al-Nujaba, Abou Wares al-Moussaoui, a déclaré aux journalistes que l’Irak n’était pas obligé de suivre les décisions des États-Unis, qui sont de l’ordre de la guerre psychologique et n’affecteront en rien le comportement politique et militaire des groupes de la Résistance.
Source: PressTV