Les chefs du mouvement de contestation au Soudan ont qualifié jeudi de « regrettable » la décision des militaires de suspendre pendant 72 heures les négociations sur une transition politique et affirmé leur intention de maintenir le sit-in de Khartoum.
Les deux parties devaient plancher mercredi soir sur la composition d’un Conseil souverain, organe clé de la transition vers un pouvoir civil.
Mais le Conseil militaire, au pouvoir depuis l’éviction le 11 avril du président Omar el-Béchir, a décidé d’une pause, estimant qu’elle était nécessaire pour mettre fin à la dégradation de la situation sécuritaire dans la capitale, où les manifestants ont multiplié les barrages routiers.
Dans un discours diffusé à la télévision, le chef du Conseil militaire, Abdel Fattah al-Burhane, a demandé le démantèlement de ces barrages, l’ouverture de ponts et d’une ligne de chemin de fer ainsi que la fin des « provocations » à l’égard des forces de l’ordre.
Ces mesures sont essentielles pour préparer le terrain à un accord global sur la transition politique, a-t-il plaidé.
« Cette décision est regrettable », ont rétorqué les chefs de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, dans un communiqué jeudi.
« Elle ignore les progrès réalisés jusqu’à présent dans les négociations (…) et le fait que si la réunion de mercredi avait permis de donner la touche finale à un accord, cela aurait mis fin à l’escalade, comme les barrages routiers », a souligné l’ALC.
Les pourparlers entamés lundi ont permis des avancées majeures. Un accord a eu lieu sur la durée de la période de transition, fixée à trois ans, et sur une assemblée législative de 300 membres désignés, dont les deux tiers seront contrôlés par l’ALC.
Mais les violences dans la capitale ont jeté une ombre sur ces progrès. Six personnes sont mortes lundi dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, et huit autres ont été blessées mercredi dans les mêmes circonstances.
Source: AFP