Plus d’un mois après le renversement par l’armée du président soudanais, le fils du roi saoudien se rend à la tête d’une délégation à Khartoum.
Les sources informées soudanaises font état de la visite secrète de Khaled ben Salmane, fils du roi saoudien et vice-ministre de la Défense, à la tête d’une haute délégation alors même que le Soudan traverse une crise politique sans précédent.
Sans préciser l’identité des individus ni le contenu des négociations, les sources font également état de la visite de deux autres délégations saoudo-émiraties à Khartoum dont l’une comprendrait Mohammed Dahlan, le conseiller à la sécurité du prince héritier émirati.
Les visites ont lieu en pleine polémique sur le rôle de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis dans les évolutions au Soudan.
Les voyages secrets et l’absence de divulgation de l’identité des membres des délégations ont soulevé de nombreuses questions dans les milieux politiques à Khartoum.
Il paraitrait qu’Abu Dhabi et Riyad veuillent intervenir dans les évolutions politiques soudanaises tout comme ils l’ont fait pour l’Égypte et pour le coup d’état militaire qui a mis au pouvoir en 2014 Abdel Fattah al-Sissi.
Grève générale en préparation après l’impasse politique
Entre-temps, les chefs de la contestation au Soudan ont annoncé mardi leur intention d’organiser à une date indéterminée une « grève générale », après l’impasse dans les négociations avec les militaires au pouvoir sur la transition politique.
Les discussions lundi soir n’ont pas abouti à un accord sur la présidence et le taux de représentation, entre civils et militaires, au sein du futur Conseil souverain censé assurer la transition, plus d’un mois après le renversement du chef de l’Etat Omar el-Béchir.
« Afin de parvenir pleinement à la victoire, nous appelons à une grande participation à une grève politique générale », a annoncé l’Association des professionnels soudanais (SPA) dans un communiqué, sans fixer de date pour cette grève.
Acteur clé de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance du mouvement de protestation déclenché en décembre 2018, la SPA a qualifié cette grève de « devoir révolutionnaire », appelant les manifestants à « la désobéissance civile ».
Depuis le 6 avril, des milliers de Soudanais participent à un sit-in devant le QG de l’armée pour réclamer le transfert du pouvoir aux civils. La poursuite de ce mouvement est « une garantie fondamentale pour réaliser les objectifs de la révolution », a ajouté la SPA.
Madani Abbas, un responsable de l’ALC, a indiqué que les dates des mouvements de grève et de désobéissance civile seraient « annoncées plus tard ».
Il a ajouté que l’ALC se réunirait mardi « pour discuter des développements après la réunion avec le Conseil militaire ».
A la tête du pouvoir pendant près de 30 ans, M. Béchir a été destitué et arrêté par l’armée le 11 avril sous la pression du mouvement de contestation inédit.
Sources: PressTV + AFP