Il y a deux semaines les avions US ont bombardé une position des forces armées irakiennes provoquant la mort d’un militaire irakien. Pour toute réponse, ils se sont contentés par la suite de présenter des excuses. L’incident s’est déroulé à Kirkouk et n’a pas donné lieu à trop de commentaires. Et pourtant, il s’agit d’un tournant dans la mesure où pour de pareilles « méprises », les États-Unis n’ont pas l’habitude de présenter des « excuses ». Qu’y a-t-il de nouveaux ?
Les agissements américains dans l’ouest d’al-Anbar se sont multipliés ces derniers temps, le Pentagone ayant visiblement l’intention de déployer, aux côtés de Patriot, les missiles THAAD.
Et bien ces agissements ne se déroulent plus en toute quiétude depuis que les Hachd al-Chaabi ont affirmé ne pas hésiter à riposter avec acuité, si « les États-Unis prenaient pour cible leurs positions ». À mesure que la réouverture de la route stratégique Irak-Syrie se concrétise, et ce, sur fond d’opérations antiterroristes menées conjointement par les Hachd et l’armée syrienne de part et d’autre des frontières communes, Washington multiplie ses menaces de frappe contre le passage stratégique d’al-Qaem où la Résistance irakienne maintient le gros de ses forces.
Or les commandants de Hachd al-Chaabi viennent d’annoncer qu’ils riposteront à toute action militaire des États-Unis contre leurs positions dans la province irakienne d’al-Anbar.
Soulignant qu’ils ne resteraient pas les bras croisés face aux agissements belliqueux de Washington, les commandants de Hachd al-Chaabi ont mis en garde contre une sévère riposte au cas où des frappes américaines venaient à avoir lieu contre leurs positions à al-Anbar. Selon une source proche des Hachd al-Chaabi, de nouvelles unités viennent d’être déployées à al-Qaem et contrôlent cette localité tout comme le point de passage qui la sépare du territoire syrien, juste au niveau d’Aboukamal en Syrie.
La source rappelle que les Américains ont à maintes reprises recouru à des actes provocateurs contre les Hachd al-Chaabi dans l’ouest de la province d’al-Anbar mais que ces derniers ont fait preuve de retenue puisque les dignitaires de la province le leur avaient demandé. Or, désormais, les règles ont changé : « Il n’y aura plus aucune tolérance vis-à-vis des Américains. »
Alors que Washington tente via son ambassade à Bagdad de faire pression sur le gouvernement fédéral pour empêcher l’accès des Hachd aux équipements militaires de pointe, ces derniers ont lancé le 21 avril des opérations visant à nettoyer une superficie de 232 km sur la bande frontalière syro-irakienne.
Cette opération a déjà permis la rétablissement partielle de la route Irak-Syrie et le passage des premiers convois de pèlerins syriens depuis l’Iran en direction de Damas. Vendredi le conseiller à la sécurité nationale US, John Bolton, a accusé « l’Iran et ses proxies » d’être à l’origine de récents tirs de roquettes contre la zone verte de Bagdad où se situe l’ambassade US, laissant entendre que les avions US pourront frapper les Hachd al-Chaabi. Une dernière frappe directe US contre les Hachd remonte à juin 2018 où ces dernières ont été prises pour cible des Américains au niveau du passage d’Aboukamal-Qaem : « On attend impatiemment une occasion pour venger le sang de nos martyrs », dit la source proche des Hachd al-Chaabi.
La perspective d’une vengeance anti-américaine inquiète profondément le Pentagone qui constate la montée rapide en puissance des sentiments anti-US à travers tout Irak. Signe de cette inquiétude, Fox News vient d’ailleurs de publier les images satellitaires montrant les travaux menés par les Hachd visant la reconstruction du passage. Les images appartiennent à la compagnie israélienne ISI.
Le rapport diffusé par Fox News révèle très clairement l’arrière-plan des menaces US contre les Hachd: » Le rétablissement de la route syro-irakienne permettrait à l’Iran de maintenir son accès terrestre à la Méditerranée, via l’Irak et la Syrie. Surtout que Damas a besoin du pétrole et que l’Iran pourrait en transiter vers la Syrie via cette roue et en contournant les sanctions. »
« Sans supervision syrienne ou irakienne, l’Iran et ses alliés disposeraient d’un avantage sans précédent pour transférer tout ce qu’ils souhaitent », a noté le rapport se référant aux experts d’ISI.
Ce type de reportage n’est que l’admission tardive d’une réalité géographique sur le terrain. L’axe de la Résistance a joué un rôle important dans les opérations de la lutte contre le terrorisme de Daech dans l’est de la Syrie et dans l’ouest de l’Irak. Toute attaque américaine contre ce projet ne restera pas sans réponse.
Source: PressTV