Téhéran a mis en garde lundi les Européens contre toute escalade dans leur réaction aux mesures prises par l’Iran pour réduire ses engagements en matière nucléaire.
« Si certaines parties à l’accord (sur le nucléaire iranien de 2015) devaient se comporter de manière étrange et inattendue alors nous sauterions toutes les étapes suivantes (du plan de réduction des engagements annoncé en mai) et nous mettrions en oeuvre la dernière », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, lors d’une conférence de presse à Téhéran.
Moussavi, qui répondait à question sur l’attitude qu’adopterait son pays dans le cas où les Européens réagiraient « vigoureusement » aux dernières annonces iraniennes, n’a pas précisé la nature de cette ultime « étape ».
Malgré les critiques, Téhéran affirme que sa décision de s’affranchir progressivement de certains de ses engagements ne vise qu’à sauver l’accord, signé avec l’Union européenne, l’Allemagne, et les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie).
Paris, Londres et Berlin sont les trois parties européennes à l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015. Ce pacte est menacé depuis que les Etats-Unis ont décidé de s’en retirer unilatéralement en mai 2018 et de rétablir des sanctions économiques contre la République islamique.
Le 8 mai, un an jour pour jour après l’annonce du retrait américain, Téhéran a annoncé qu’il commençait à s’affranchir de certaines de ses engagements pris à Vienne, afin de forcer les parties restantes à l’accord de l’aider à contourner les sanctions américaines.
Sans réaction de leur part, Téhéran a menacé de se désengager un peu plus de l’accord chaque 60 jours.
A l’issue des 60 premiers jours, l’Iran a ainsi confirmé dimanche qu’il allait désormais enrichir de l’uranium au-delà de la limite de 3,67% (chiffre relatif à la teneur en isotope d’uranium 235) fixée par l’accord de Vienne.
En réponse à la question d’un journaliste lui demandant si une sortie de l’accord de Vienne et du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) étaient sur la table, M. Moussavi a répété: « toutes les options, y compris celle-ci, sont possibles à l’avenir, mais aucune décision n’a été prise ».
La Chine dénonce les « brimades » des Etats-Unis
Entre-temps, la Chine a dénoncé lundi les « brimades » des Etats-Unis comme la cause des actuelles tensions avec l’Iran.
« La pression maximale des Etats-Unis sur l’Iran est la source de la crise nucléaire iranienne », a affirmé lors d’un point presse régulier , un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Les faits démontrent que les brimades unilatérales deviennent chaque jour comme une tumeur qui s’aggrave, qui génère à l’échelle mondiale des problèmes encore plus nombreux et des crises encore plus importantes. »
Le président américain Donald Trump a appelé dimanche l’Iran à la « prudence ».
Source: Avec AFP