La remise par les autorités libanaises d’un Palestinien des territoires de 1948 détenant la nationalité israélienne aux autorités de l’occupation israélienne a soulevé un tollé au Liban.
Le député du bloc du Hezbollah Ibrahim Moussaoui a déclaré que ce qui s’est passé est catégoriquement « inadmissible, répréhensible et choquant pour la population, et exige que les responsables rendent des comptes ».
Il a appelé les autorités judiciaires et sécuritaires à ouvrir une enquête urgente.
Quelques heures apres la remise jeudi, de Salah Abou Hussein, à Ras Naqoura au sud du Liban, via la Croix-Rouge internationale, la Sécurité générale libanaise a révélé les circonstances de cette opération. Rappelant qu’il était entré au Liban depuis un an, en juillet 2024 « parce qu’il ne voulait pas vivre dans les territoires occupés ».
« Après avoir mené l’enquête nécessaire sous la supervision des autorités judiciaires compétentes, aucun soupçon d’atteinte à la sécurité n’a été établi contre Abou Hussein. Puisqu’il ne peut être expulsé ou libéré, comme le prévoit la procédure habituelle pour les non-Libanais entrés illégalement dans le pays, il doit être remis au Comité international de la Croix-Rouge, sur la base de sa demande et de son consentement au retour », explique la Sureté générale.
L’Etat s’est vendu
Le Comité des représentants des détenus et des prisonniers libérés libanais a condamné la libération de l’Israélien, tandis que le sort de 19 Libanais demeure inconnu. Le comité a estimé que « l’État libanais s’est vendu au diable américain et israélien ».
En captivité sans annonce
Le député Qassem Hashem s’est dit surpris par la libération de l’Israélien après un an de captivité « sans aucune annonce officielle », arguant que le plus important était « le fait qu’il possède la citoyenneté israélienne et un passeport, indépendamment de tout autre détail ».
Il s’est demandé pourquoi « cette occasion n’avait pas été saisie pour libérer les prisonniers libanais » détenus chez les Israéliens. Il a souligné que « toute personne se revendiquant d’un ennemi reste un Israélien, quelles que soient ses origines », appelant l’État à œuvrer à la libération de tous les prisonniers libanais.
Un scandale qui exige une punition
De son côté, le parti du Congrès populaire libanais a qualifié cette libération de « scandale qui exige la punition de tous les responsables, du sommet à la base de la pyramide ».
« Un cadeau gratuit »
Pour sa part, la Rencontre des partis, forces et personnalités nationales a affirmé que la libération du prisonnier israélien était « un cadeau gratuit à l’ennemi, reflétant l’effondrement de la souveraineté et une soumission humiliante aux pressions ».
Il a souligné que « le minimum de patriotisme exigeait d’exploiter cette opportunité pour un échange de prisonniers, similaire à celui obtenu par la résistance au Liban et en Palestine ». Exigeant que les responsables de cette décision soient tenus responsables, il a taxé ce qui s’est passé de « trahison nationale qui encourage l’ennemi à poursuivre son agression ».
Dans le même contexte, la Rencontre des partis et forces nationales a également condamné la libération du prisonnier « alors que des dizaines de prisonniers libanais croupissent toujours dans les prisons de l’occupation », considérant cette mesure comme « un gaspillage d’un bien précieux qui aurait pu servir à libérer les prisonniers ». Ils ont averti que « les politiques laxistes servent l’ennemi et nuisent à la position et au rôle du Liban ».
« Acte de trahison »
Le Parti Baas socialiste arabe du Liban qui a également condamné cette décision, l’a qualifiée de « stigmate politique qui ne s’effacera pas de la mémoire des Libanais, et de gaspillage flagrant de la souveraineté et de la dignité nationale au profit des diktats de Washington et de Tel-Aviv ».
Dans un communiqué, il ajoute que les autorités ont « manqué à leur devoir envers leur peuple et offert un cadeau gratuit à l’ennemi »,
Selon ce parti, cette décision illustre « l’une des manifestations les plus dangereuses de la soumission politique » de l’Etat.
Il a tenu « le gouvernement directement responsable » et exigé « des comptes aux personnes impliquées dans cette décision », qu’il a qualifiée d’« acte de trahison nationale qui ne périme pas ».
Source: Divers