Des informations contradictoires fusent sur les intentions américano-israéliennes concernant le Liban et plus particulièrement son sud où l’entité sioniste occupe 5 zones stratégiques et mènent constamment des raids criminels.
La première information a été diffusée par le site web américain Axios selon lequel l’administration américaine a demandé à Israël de réduire ses opérations militaires « non urgentes » au Liban, « afin de soutenir la décision du gouvernement libanais d’entamer le processus de désarmement du Hezbollah ».
Le site cite deux sources proches du dossier qui ont indiqué que l’administration du président américain Donald Trump a demandé à Israël d’envisager un retrait de l’un de ces 5 points et une réduction significative des frappes aériennes pendant quelques semaines, première étape pour démontrer sa volonté de coopérer avec le gouvernement libanais.
Le plan américain prévoirait « un arrêt temporaire des frappes non urgentes, qui pourrait être prolongé si l’armée libanaise prend de nouvelles mesures pour empêcher le Hezbollah de se réinstaller au Sud-Liban ».
L’envoyé américain Tom Barrack aurait proposé un retrait progressif des cinq points en réponse aux mesures concrètes prises par le gouvernement libanais pour désarmer le Hezbollah, selon des sources d’Axios.
Le plan américain, selon le site web américain, prévoit également la création d’une « zone économique Trump » dans certaines parties du Sud-Liban adjacentes à la frontière israélienne. « L’Arabie saoudite et le Qatar ont déjà convenu d’investir dans la reconstruction de ces zones une fois le retrait d’Israël terminé. »
La seconde information a été relayée par le député libanais Jamil Sayyed. Sur sa page X, il rapporte que Barrack a reçu la réponse israélienne à sa médiation concernant le sud du Liban.
Elle stipule la cessation des opérations militaires, la remise des prisonniers et la démarcation des frontières selon les conditions suivantes :
* Le Liban s’engage à accorder à Israël le droit de rester dans 14 villages et d’en évacuer tous ses habitants ou une partie.
* Les villes dont Israël a exigé l’annexion totale sont : Odaïsseh, Kfar Kila, Houla, Markaba et Aïta al-Chaab.
* Les villes dont Israël a exigé l’établissement de positions militaires permanentes à leur périphérie et dans leurs forêts sont : al-Khiyam, Ramyeh, Yaroun, Aïtaroun, Alma al-Chaab, Dahra, Marwahin, Maroun al-Ras et Blida !
Barrak aurait déclaré qu’il n’y avait pas d’autre solution qu’un compromis entre les deux parties pour parvenir à un accord protégeant contre toute agression future, et qu’Israël ne reculerait pas devant les conditions auxquelles il est parvenu, rapporte Jamil as-Sayed qui ne cite pas la source à cette information.
Tom Barrack était en visite au Liban le 18 août dernier, en compagnie de Morgan Ortagus, quelques jours après la décision du gouvernement libanais d’approuver sa feuille de route.
Après avoir rencontré le chef de l’Etat Joseph Aoun, il a déclaré que le gouvernement libanais a « fait le premier pas », soulignant qu’Israël devait assumer son rôle lors de la prochaine étape. Il a affirmé que « les prochaines semaines verraient des progrès qui amélioreront la vie des Libanais et des pays voisins ».
« Le Hezbollah ne peut rien obtenir sans offrir quelque chose en retour », a-t-il aussi affirmé. Niant toute proposition de Washington concernant le désarmement du parti, il a estimé que le traitement de cette question « est dans l’intérêt du Liban et de sa communauté chiite (le Hezbollah), ainsi que dans l’intérêt d’Israël ». Il a indiqué que l’armée libanaise serait le « garant de la sécurité » de tout éventuel règlement.
Cette visite américaine est intervenue dans un contexte de tension, le Hezbollah refusant de discuter de ses armes tant que les agressions israéliennes se poursuivent contre le Liban, les cinq points sont occupés par Israël et les détenus libanais n’ont pas été libérés.
A noter que les déclarations américaines officielles souffrent de manque de crédibilité et de sincérité parmi l’opinion publique libanaise qui craint de nouvelles tromperies.
Les dernières déclarations de l’ancien envoyé américain Amos Hochstein en 2024 excluaient toute attaque israélienne de grande envergure contre le Liban. Or c’est tout le contraire qui a eu lieu.
« Il a fait berner le Liban en le faisant dormir sur la soie de la fausse protection et des garanties américaines, tandis qu’Israël avait toutes les facilités pour frapper sans discernement jusqu’à assassiner Sayyed Hassan Nasrallah, et pour frapper où il le voulait avec une couverture et une protection américaines complètes », avait alors écrit le site al-Modon au capitaux qataris.
Le dirigeant druze Walid Joumblatt avait lui aussi fait part de cette hypocrisie en déclarant que Hochstein a trompé les Libanais dans une interview avec an-Nahar.
Il en est de même avec l’Iran : les USA menaient des négociations avec Téhéran sur son programme nucléaire et le président américain jetaient le chaud et le froid alors qu’Israël préparait son attaque contre ce pays, à laquelle les Américains se sont directement impliqués.
Au vu des des bombardements israélien réguliers de plusieurs zones du sud du Liban, depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, que les Américains qui le parainnent n’ont jamais empêchés, il est clair qu’ils ont pour objectif d’interdire le retour de leurs habitants. Ces zones sont les mêmes qui sont signalées dans le post de Jamil as-Sayed.
L’annonce du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 12 août, qu’il se sentait engagé dans « une mission historique et spirituelle » et « qu’il était très attaché à la vision du Grand Israël » ne laissent plus aucun doute sur ses velléités expansionnistes.
En janvier dernier, le ministère israélien des Affaires étrangères avait publié sur l’une de ses plateformes en ligne une prétendue carte dont la légende inventait une histoire israélienne millénaire, conformément aux revendications répétées des Hébreux concernant un « royaume juif » englobant des parties des territoires palestiniens occupés, la Jordanie, le Liban, la Syrie et l’Égypte.
Compte tenu de ces faits, l’on est plus apte à croire que la seconde information l’emporte pour révéler les réelles intentions israéliennes pour le Liban. Quant à la première, elle pourrait n’être qu’un moyen de diversion, de la poussière aux yeux pour les dissimuler. Une manoeuvre manipulatrice. D’autant que la crédibilité du site Axios a d’innombrables fois été entâchée.
Source: Divers