Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah Loyauté à la Résistance, le député Mohammad Raad, a reçu le conseiller du président de la République, le général de brigade André Rahal, a rapporté le Département des relations avec les médias du Hezbollah.
La réunion a porté sur la situation politique actuelle, les développements et les positions des parties concernées, selon ce dernier qui n’a pas donné de détails supplémentaires.
Selon le journal libanais Al-Akhbar, le président de la République Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam ont perçu l’ampleur de la colère suscitée par la décision du gouvernement de désarmer la résistance, prise la semaine passée et considérée comme une menace à la stabilité du pays.
Des sources bien informées ont rapporté que les deux présidents, chacun à leur manière, ont envoyé des messages indiquant qu’ils n’avaient aucune intention de plonger le pays dans des conflits internes et qu’ils ne souhaitent pas créer de division entre l’armée et une quelconque partie du peuple libanais.
Aoun et Salam ont entendu des déclarations claires selon lesquelles le tandem chiite du Hezbollah et du mouvement Amal insiste sur le fait que la réunion ministérielle au cours de laquelle la décision de désarmement avait été prise n’était pas constitutionnelle et que la décision était nulle, tant sur la forme que sur le fond.
Aoun a également reçu des éclaircissements de la part de ce tandem sur la nécessité pour le gouvernement de trouver une issue. Ce qui l’a incité à dépêcher une deuxième fois son conseiller, André Rahal, chez le chef du Parlement Nabih Berri, pour consultation et coordination.
Pendant que M. Rahal rencontrait des responsables du Hezbollah afin de rectifier la situation, le Premier ministre a envoyé des messages affirmant que la décision du gouvernement « n’oblige pas le Liban à prendre des mesures exécutives avant qu’Israël n’annonce sa pleine acceptation du plan américain, n’entame son retrait, ne respecte le cessez-le-feu et ne libère les prisonniers » libanais.
La prochaine réunion du cabinet ministériel devrait se tenir le 2 septembre prochain pour consulter le plan dont le commandement de l’armée libanaise a été chargé pour la monopolisation des armements aux mains de l’Etat.
« Le commandement de l’armée a informé l’État et les dirigeants du Hezbollah que l’armée ne prendra aucune mesure qui porterait atteinte à la stabilité interne et ne permettra à aucune partie d’exploiter la tension existante pour provoquer un affrontement entre l’armée et la Résistance », a rapporté al-Akhbar
100 violations et 12 martyrs
Les violations israéliennes du cessez-le-feu se poursuivent sans répit. Depuis la décision prise par le gouvernement, plus de 100 violations israéliennes ont été enregistrées, assure le correspondant d’al-Manar au sud du Liban. Et 12 personnes sont tombées en martyrs.
Un raid de drone a tué le citoyen Mohamad Qassem qui a été l’un des premiers à revenir dans son village Aita al-Chaab et y a reconstruit sa maison après que sa maison avait été détruite par l’ennemi israélien.
« L’Etat compte les martyrs seulement »
Les habitants du sud-Liban sont particulièrement exaspérés par l’absence de position de la part des autorités libanaises face aux agressions israéliennes quotidiennes contre leurs régions et leurs villages. Lors d’une tournée du correspondant d’al-Manar dans les villages et localités de Bint Jbeil, il a recueilli les réactions suivantes.
« L’Etat ne fait rien d’autre que de compter les martyrs et les violations, et il ne fait rien d’autre que de suivre les diktats américains. Nous sommes des Libanais de père en fils et c’est notre terre », a déploré le père du martyr Ali Qoussan qui est tombé en martyr dans un raid de drone israélien le 25 juillet dernier.
« Nous ne plierons pas aux dinosaures des diktats étrangers »
« La paix n’est pas la capitulation. Elle n’est pas l’humiliation. Nous sommes un peuple qui répète constamment « loin de nous l’humiliation ». Nous disons à tous les présidents de l’exécutif, au chef de l’Etat, au Premier ministre Nawaf Salam, au patriarche : soyez plus réalistes et prenez des décisions qui émanent de vous… Nous ne plierons jamais aux dinosaures des diktats étrangers », a taclé Rafic Cherara, un habitant de la localité de Bint Jbeil.
« Sans la résistance nous ne serions pas ici »
« Le gouvernement qui est tenu pour responsable, nous n’avons rien vue de bon de sa part. Il ne cherche même-pas à s’enquérir sur les gens qui tombent en martyrs, aucune fois. Des centaines sont tombés en martyrs et des milliers ont été blessés. Et ils veulent que la résistance remette son armement. Sans résistance nous ne serions pas ici », a pour sa part déclaré Hussein Joumaa, habitant de bint Jbeil.
« Nous ne doutons pas de l’armée »
« La situation sécuritaire est très mauvaise. L’ennemi israélien œuvre pour tuer la vie dans note région. Hélas, l’Etat est absent, la présence des ministères est très timide. L’Etat ne prend aucune mesure pour protéger les gens. Notre région fait l’objet d’agressions israéliennes cela fait 50 ans. Le citoyen se demande où est donc cet Etat ? lorsque cet Etat parle de vouloir désarmer la résistance sans œuvrer auprès des instances internationales ou auprès des alliés et amis du Liban, pour faire cesser ces agressions, sans pouvoir armer l’armée libanaise, dont nous ne doutons jamais de son patriotisme. S’il lui était permis de se doter d’équipements militaires et logistiques et de décision politique, cette armée aurait assumé pleinement son rôle de défense », a affirmé Ali Chaayto, le président de l’Union de localités de Bint Jbeil.
« L’Etat et l’armée sont humiliés par l’ennemi »
Ce vendredi, un drone ennemi israélien a visé avec un tir de missile la maison préfabriquée d’un citoyen libanais à Maroun al-Ras au sud.
« Ils veulent supprimer le souffle de vie dans notre pays. Tant que notre cœur bat, nous continuerons à lui donner le battement de nos cœurs. Il est impossible que nous l’abandonnions. Nous avons pris la décision de revenir à notre village, d’y poursuivre notre vie, même si ceci ne leur plait pas. C’est notre terre, c’est notre pays ! Qu’ils frappent la maison préfabriquée ou la maison que nous allons construire, mais nous allons les reconstruire. Notre vie est ainsi… Ils veulent nous faire peur, mais nous n’allons pas avoir peur. Même s’ils veulent nous tuer », a dit le propriétaire de cette maison Hussein Alawiyeh.
Et de poursuivre : « Les soldats de la Finul sont venus et je leur ai demandé ce qu’ils sont venus faire. Leur rôle est de réaliser la paix, mais tant qu’ils ne peuvent pas nous protéger, à quoi ça leur sert de venir ? »
« C’est vraiment dommage pour notre Etat et notre armée. C’est surtout l’armée qui me tient le plus à cœur. Ce sont des fils de gens polis et respectables, des officiers nobles, et ils sont humiliés par cet ennemi » a-t-il regretté.
Source: Divers