Représentant des défis majeurs notamment pour le président américain, les évolutions les plus récentes révèlent, selon un média israélien, l’inventivité iranienne à contourner les obstacles. Et ce, alors que les sanctions américaines contre Téhéran sont à leur paroxysme.
Alors que le monde était frappé par la crise économique, les investisseurs étrangers ont retiré leur argent des banques des Émirats arabes unis. Mais les Iraniens n’ont pas touché leur argent aux Émirats arabes unis, ce qui a donné à ces derniers la marge de manœuvre nécessaire, du moins jusqu’à la crise économique de Dubaï en 2009, évoque le journal israélien Haartez dans un article qui, publié le 12 août, et intitulé : « L’inventivité dont fait preuve l’Iran pour contourner les sanctions américaines ».
Le journal israélien rappelle qu’au cours des trois dernières années, les Émirats arabes unis ont rejeté des demandes de crédit de l’Iran et qu’environ 50 000 Iraniens ont quitté le pays.
Maintenant, Dubaï est en proie à une nouvelle crise économique : le prix de l’immobilier a chuté de plus de 24 %, les hôtels connaissent leur plus bas taux d’occupation depuis une décennie et les investisseurs étrangers ne se bousculent pas au portillon. Dubaï cherche à nouveau une bouée de sauvetage en Iran.
Haaretz poursuit en disant que les Émirats arabes unis ont déjà commencé à forger des liens plus étroits avec l’Iran lorsqu’ils ont réduit leur présence militaire au Yémen et commencé à détricoter leur alliance militaire avec l’Arabie saoudite.
Dubaï a également récemment envoyé une délégation d’hommes d’affaires en Iran pour renforcer la coopération économique et trouver des moyens juridiques de maintenir le commerce malgré les sanctions. Sous la pression des hommes d’affaires, le dirigeant émirien a accepté d’accorder de nouveaux visas aux investisseurs iraniens et d’autoriser les banques à leur ouvrir des comptes.
Selon un rapport du New York Times, ces liens, ainsi que les achats continus de pétrole iranien par la Chine, mettent en évidence que l’Iran n’a pas encore épuisé ses options pour contourner les sanctions malgré l’énorme difficulté à le faire.
Washington, qui tente de ne laisser aucune échappatoire aux pays cherchant à contourner ses sanctions, peut en imposer de nouvelles aux Émirats arabes unis ou élargir celles visant la Chine.
Mais à en croire la politique du président américain Donald Trump, il préférera la voie diplomatique aux sanctions qui pourraient amener les États-Unis à entrer en conflit avec l’un de leurs principaux alliés arabes au Moyen-Orient, estime Haaretz.
Trump a de même conçu une politique de conciliation à l’égard de la Turquie au moyen d’un accord sur un système de surveillance dans la zone de désescalade en Syrie, et le ton agressif adopté envers Ankara sur la question de l’achat des missiles russes S-400 s’est progressivement adouci. Il a également permis à l’Irak de retarder l’application des sanctions contre l’Iran jusqu’en septembre et discute indirectement avec les Iraniens par le biais du sénateur Rand Paul, a-t-il indiqué.
Haaretz s’intéresse également à la question des pourparlers avec l’Iran et des différends qui ont opposé la semaine dernière Trump et le président français Emmanuel Macron, alors que le locataire de la Maison-Blanche avait tweeté : « L’Iran a de graves problèmes financiers. Ils veulent désespérément parler aux États-Unis, mais reçoivent de la part de tous ceux qui prétendent nous représenter, y compris le président français Macron, des signaux contradictoires. » Macron ne pouvait rester indifférent face à cet assaut verbal dirigé contre ses efforts pour présenter un nouveau programme diplomatique vis-à-vis de l’Iran lors de la réunion du G7 en France le 24 août.
« La France parle en toute souveraineté sur l’Iran… La France n’a pas besoin d’une autorisation pour le faire », a rétorqué le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. La France, comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, n’a pas l’intention de participer à l’alliance navale annoncée par Trump pour empêcher d’éventuelles attaques de la part de l’Iran contre la navigation dans le golfe Persique, a rappelé Haaretz en guise de conclusion.
Source: PressTV