Donald Trump a annoncé dimanche avoir envoyé un « dernier avertissement » au Hamas pour un retour des captifs israéliens détenus dans la bande de Gaza, le mouvement de résistance palestinien se disant pour sa part, prêt à négocier sur la base de nouvelles propositions américaines à conditions de garantir qu’Israël s’engagera à mettre fin à la guerre.
« Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour le Hamas d’accepter également. J’ai averti le Hamas des conséquences en cas de refus. Ceci est mon dernier avertissement, il n’y en aura pas d’autre! », a écrit le président américain sur Truth Social.
La proposition US : des promesses s’appuyant sur Trump
La Maison Blanche n’a pas donné plus de détail sur la nature de ces conditions.
Mais selon le site d’information Axios, l’envoyé spécial de Donald Trump Steve Witkoff a communiqué une nouvelle proposition la semaine dernière au Hamas pour un accord global sur les captifs et un cessez-le-feu avec Israël, par l’intermédiaire d’un militant israélien pour la paix.
Selon la chaine israélienne Channel 12, la proposition de Witkoff qui a été faite inhabituellement sans passer par les médiateurs égyptiens et qataris, stipule la libération de tous les captifs israéliens, morts et vivants, en une seule fois, le premier jour de son entrée en vigueur, en échange de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens condamnés. Elle indique aussi qu’Israël arrêtera son offensive contre Gaza-ville et entamera le processus des tractations sous la supervision directe de Trump pour mettre fin à la guerre.
La proposition appelle le Hamas à s’appuyer sur les promesses de Trump de mettre fin à la guerre, en partant du principe qu’Israël aura du mal à continuer à se battre, pour des raisons intérieures et extérieures, après la libération des prisonniers.
Ce qui est difficile à croire alors que Trump a évoqué le déplacement des Palestiniens de la Bande de Gaza pour en faire la Riviera du Moyen-Orient et Netanyahu se vante vouloir réaliser le rêve du Grand Israël lequel englobera aussi bien l’enclave palestinienne que la Cisjordanie, ainsi que des parties de pays voisins, à savoir le Liban, la Syrie, l’Egypte et la Jordanie.
Washington souhaite « trouver une solution à ce problème dans l’intérêt du Moyen-Orient, d’Israël et de toutes les parties », a dit Trump aux journalistes dimanche. Des déclarations qui ne sauraient occulter que sa politique privilégie sans conditions ceux d’Israël au détriment des autres.
Hamas: Des négociations mais avec des garanties israéliennes
Quelques heures après le message du président américain, le mouvement palestinien a confirmé avoir « reçu, via des médiateurs, quelques idées de la part des Américains afin de parvenir à un cessez-le-feu ».
Le mouvement assure être « disponible » pour « s’asseoir immédiatement à la table des négociations afin de discuter de la libération de tous les prisonniers en échange d’une déclaration claire de la fin de la guerre, d’un retrait complet de la bande de Gaza, et de la formation d’un comité de Palestiniens indépendants pour gérer la bande de Gaza, qui commencerait ses fonctions immédiatement ».
Le Hamas a stipulé qu’il faudrait garantir qu’Israël s’engage « publiquement et explicitement » de ce qui serait convenu, afin que les précédentes expériences d’accords rejetées ou annulées ne se reproduisent pas.
Le plus récent a été l’accord présenté au mouvement par les médiateurs, sur la base d’une proposition américaine, que le mouvement a accepté au Caire le 18 août 2025. L’occupation n’a pas encore réagi et a poursuivi ses massacres et son nettoyage ethnique.
La proposition américaine, « une véritable avancée »
Depuis Israël, le Forum des familles des captifs a salué « une véritable avancée ».
« La garantie personnelle du président des Etats-Unis est une étape historique sans précédent. Un tel accord favoriserait un règlement régional plus large, assurerait la libération de tous les otages, permettrait aux soldats et aux réservistes de rentrer chez eux », veut croire le Forum dans un communiqué.
Selon l’armée d’occupation israélienne, 47 captifs restent retenus dans la bande de Gaza dont 27 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas du 7-Octobre, selon l’AFP.
10.800 détenus palestiniens de la Cisjordanie sans Gaza
Le chiffre des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes s’élève à 10.800, selon le bilan publié le mois de juillet dernier. 63 ont péri depuis le déclenchement de la guerre à Gaza au lendemain de l’attaque du 7 octobre au cours de laquelle le Hamas a pris des captifs israéliens pour les échanger contre ces détenus qui étaient alors estimés à près de 9.000.
Un bilan précédent faisait état de 10.400, selon l’Organisme des Affaires des détenus palestiniens. 3.628 sont des détenus administratifs, sans procès, 50 des femmes et 450 des enfants.
Assurant que ces chiffres sont les plus élevés depuis l’Intifada d’al-Aqsa qui a éclaté en l’an 2000, l’organisme précise qu’ils n’incluent pas les Palestiniens qui ont été enlevés à Gaza, après le 7 octobre.
Ils sont estimés à plusieurs milliers. En Avril 2025, 1.747 seraient des « combattants illégitimes » comme les décrit l’occupation qui occulte leur identité ainsi que leur chiffre exact.
Gaza-ville cible, de frappes intensives sans annonce de l’offensive
La proposition américaine survient au moment où sur terrain les offensives israéliennes continuent de s’intensifier notamment à Gaza-ville, où tous les aspects de la vie sont bombardés.
48 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes dimanche dans la bande de Gaza, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile du territoire, Mahmoud Bassal, selon l’AFP. Al-Jazeera avance ce lundi matin le chiffre de 60 martyrs pour le dimanche.
Selon des estimations récentes de l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans et autour de la ville.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé une extension des opérations militaires dans Gaza-ville, que l’armée affirme désormais contrôler à 40% mais qui reste à ses yeux « un bastion du Hamas ».
Alors que les raids aériens israéliens pleuvent sans merci sur la ville, détruisant quartier résidentiels et tentes, ni l’armée ni le gouvernement israéliens n’ont officiellement annoncé jusque-là le début de l’offensive de grande envergure contre la ville de Gaza approuvée en août, avec comme objectif affiché d’en prendre le contrôle, de venir à bout du Hamas et de libérer les captifs restants.
Etat palestinien : Israël menace de « mesures unilatérales »
Sur le front diplomatique, Israël a assuré dimanche qu’une reconnaissance d’un Etat palestinien par des pays occidentaux pourrait le pousser à prendre des « mesures unilatérales », sans dire lesquelles, rapporte l’AFP.
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé en juillet que Paris allait reconnaître un Etat de Palestine à l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre. D’autres pays, dont le Canada, l’Australie et la Belgique, ont ensuite fait part de la même intention. Londres a dit en août qu’il leur emboîterait le pas si une trêve n’était pas conclue à Gaza.
« Des Etats comme la France et le Royaume-Uni qui ont poussé à la soi-disant reconnaissance (d’un Etat palestinien) ont commis une énorme erreur », a dit le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar lors d’une conférence de presse avec son homologue danois Lars Løkke Rasmussen en visite à Jérusalem. « Cela rendrait la paix encore plus difficile à atteindre », a-t-il ajouté.
Source: Divers