Les anciens détenus libanais, leurs proches et les organisations qui les défendent ne lâchent pas prise de l’affaire du bourreau de Khiam, Amer Fakhoury.
Ils ont saisi la justice pour collaboration avec l’ennemi israélien, meurtres et coups et blessures qu’ils attribuent à cet ancien directeur libanais de ce camp de détention israélien édifié au sud aux confins de la localité al-Khiam.
La plainte comprend aussi quiconque l’a aidé à entrer au Liban après avoir enlevé son nom du Bulletin 303, une sorte de circulaire interne militaire sur laquelle figurent les noms des civils suspectés de collaboration avec Israël ou avec des groupes terroristes. Les individus dont les noms figurent sur ce document devant être arrêtés aux voies de passage et soumis à des interrogatoires, avant d’être déférés devant les autorités judiciaires.
Cet ancien officier de la milice de l’Armée du Liban sud qui avait collaboré avec l’ennemi israélien durant l’occupation du sud du Liban est toutefois défendu par les Etats-Unis, qui ont chargé leur ambassade au Liban du suivi de cette affaire.
Une délégation de cette dernière s’est présentée le mardi 17 septembre devant le Tribunal militaire où il est arrêté depuis quatre jours pour le rencontrer. Mais elle s’est vu afficher une fin de non-recevoir. Idem pour son avocate américaine dont la demande de voir son client a été rejetée, vu qu’elle ne dispose pas d’un permis de travail au Liban.
Le mardi, la juge d’instruction militaire Najate Abou Chakra l’a interrogé puis a émis à son encontre un mandat d’arrêt.
Selon le journal libanais al-Akhbar, les ministres du Hezbollah au sein du gouvernement ont évoqué la nécessité de modifier la loi libanaise afin que la peine des collaborateurs avec Israël ayant du sang sur les mains ne soient pas passibles de prescription.
Dernières évolutions de son interrogatoire chez la Sureté générale: il a révélé avoir obtenu un visas d’entrée aux USA depuis l’ambassade américaine à Tel Aviv en 1990, en présentant un document qui confirme qu’il appartient à la milice de Lahd , rapporte la correspondante d’Al-Manar.
S’étant rendu définitivement aux Etats-Unis en l’an 2000 après le retrait israélien du sud Liban, il s’est acquis un restaurant.
Pour ses clients, il a laissé un avis dans lequel il assure que son restaurant rouvrira ses portes le 25 septembre prochain.
C’est peu croire à l’obstination de ses ex détenus, qui ont commencé à défiler l’un après l’autre devant la juge d’instruction, pour lui faire part de leurs témoignage sur ses crimes. Alors que son séjour au Liban risque de se prolonger, reste à savoir que comptent faire les Américains.
Source: Divers