Les manifestations qui se tiennent depuis le 1er octobre en Irak, en dépit de la légitimité de leurs revendications, présentent de signes d’ingérence étrangère qui ambitionne de les détourner de leurs réels objectifs et de semer la zizanie dans ce pays.
L’Arabie saoudite semble jouer un certain rôle dans les violences qui les ont émaillées, alors que les manifestants protestaient contre la corruption, les services publics défaillants et le chômage.
Ce rôle saoudien a été détecté dans le monde virtuel des réseaux sociaux. Et plus précisément sur Twitter.
79% des hashtags qui concernent l’Irak, durant ces quatre derniers jours, avec comme hashtag #l’Irak se rebelle, viennent de l’Arabie saoudite, comme le montrent les chiffres de Hashtag analytics. La part de l’Irak n’étant que 6%.
« Il s’agirait d’une équipe cybernétique, ne serait-ce robotique, qui aurait disséminé depuis l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes ce hashtag dans le but de saboter ces rassemblements », estime pour sa part le site en ligne de la télévision iranienne arabophone al-Alam.
L’Iran dehors
Ce rôle louche semble aussi avoir des relais sur le terrain. Des manifestants ont scandé des slogans hostiles à l’Iran, « l’Iran dehors », en clamant le départ des étrangers. Alors qu’il n’en a rien été pour les Américains qui maintiennent des bases militaires et des soldats dans ce pays depuis son invasion en 2003.
Des saboteurs tirent sur les deux
Autres signes louches dans ces manifestations : sur les 37 personnes mortes en quatre jours en Irak, 4 sont des policiers a rapporté l’AFP.
Le porte-parole du ministère irakien de la Défense a fait part de l’existence de personnes qui se sont infiltrées dans les rassemblements, et qui ont ouvert le feu aussi bien sur les forces de l’ordre que sur les manifestants.
« Dans les différentes provinces, des saboteurs ont tenté d’abuser des forces de sécurité en utilisant des armes létales et en tirant des coups de feu blessant de nombreux parmi nous », a révélé le général Tahsine al-Khafaji, rapportent les médias irakiens.
« Malgré ceci n’avons pas ouvert le feu, nous n’avons pas utilisé les armes. Mais ces infiltrés se sont mis à ouvrir le feu sur les manifestants et les forces de sécurité, tout en brûlant les pneus. Ce que nous ne pouvons permettre », a-t-il poursuivi.
Selon lui, les entrées principales de la capitale irakienne ne sont pas fermées mais sous surveillance. « Les plus susceptibles de constituer un danger à la vie des manifestants sont les plus surveillées », a-t-il précisé.
Des snipers ont tué 4 personnes
Une autre instance sécuritaire irakienne officielle, Centre de média sécuritaire (Security media center) a pour sa part assuré que 4 personnes ont été tuées par des snipers dans la rue Palestine et la place Al-Tayarane à Bagdad.
L’ex- Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à lui aussi mis en garde les manifestants contre les tentatives de confisquer leurs réels objectifs.
Ceux qui aspirent aux reformes et voudraient se voir réaliser leurs revendications légitimes devraient être prudents de ceux qui voudraient porter atteinte à ce mouvement de protestation », a-t-il dit ce vendredi. Maliki dirige une coalition parlementaire importante l’Etat de droit.
L’un des plus grands blocs du Parlement irakien, Sairoune, présidé par le Courant sadriste semble lui aussi persuadé de l’existence de ces saboteurs qui tentent de « détourner la boussole des manifestants ». Tout en réclamant au Premier ministre « un programme qui puisse être appliqué ».