A quelques heures de sa visite à Riyad, le président russe Vladimir Poutine a tenu un discours qui s’est voulu équilibré entre l’Iran et l’Arabie saoudite
Dans une interview à des chaînes de télévision arabophones, diffusée dimanche à la veille de sa visite dans le royaume, et rapportée par l’AFP, il a appelé à prendre en considération les intérêts de l’Iran, tout en assurant vouloir travailler avec l’Arabie pour empêcher les tentatives de déstabilisation du marché pétrolier et à . »jouer un rôle positif » pour tenter d’apaiser les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
« Une puissance aussi grande que l’Iran, installée sur ce territoire depuis des millénaires – les Iraniens, les Persans y vivent depuis des siècles – ne peut pas ne pas avoir ses propres intérêts et il faut les respecter », a-t-il affirmé dans une interview à des chaînes de télévision arabophones, diffusée dimanche à la veille de sa visite dans le royaume.
« En ce qui concerne la Russie, nous allons tout faire pour créer les conditions nécessaires pour une dynamique positive » visant à calmer les tensions dans la zone, a-t-il assuré.
En outre, le numéro un russe a assuré vouloir aussi œuvrer avec l’Arabie saoudite contre toute « tentative de déstabiliser » le marché pétrolier.
« Si quelqu’un croit que les actes comme la saisie de pétroliers ou des frappes contre des infrastructures pétrolières pourraient affecter de manière quelconque la coopération entre la Russie et nos amis arabes (…), ils se trompent tous profondément », a déclaré M. Poutine.
M. Poutine faisait allusion dans cette déclaration aux attaques qui ont été revendiquées par le mouvement yéménite Ansarullah contre des installations pétrolières en Arabie saoudite en septembre et des saisies de pétroliers dans le Golfe.
« Nous allons absolument travailler avec l’Arabie saoudite et avec nos autres partenaires et amis dans le monde arabe (…) pour réduire à zéro toute tentative de déstabiliser le marché » pétrolier, a-t-il affirmé.
Selon l’AFP, ces dernières années, la Russie, troisième producteur mondial de pétrole, a coopéré étroitement avec l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont elle n’est pas membre et dont l’Arabie saoudite est le chef de file, pour limiter l’offre, ce qui a permis un rebond des prix après l’effondrement de 2014-2015.
« Notre objectif est de stabiliser la situation sur le marché mondial des hydrocarbures », a réitéré le président russe.
« Pas mal de choses positives » ont été faites jusqu’ici sur ce chemin, selon M. Poutine qui a loué notamment le rôle du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
« C’étaient essentiellement ses initiatives, nous les avons soutenues et nous voyons que nous avons bien fait », a avoué Vladimir Poutine, en faisant l’éloge de ses « très bonnes relations personnelles » avec le prince.
A la mi-septembre, les cours avaient brièvement flambé après des attaques de drones contre des infrastructures pétrolières saoudiennes, qui avaient forcé Ryad à réduire fortement sa production, mais ont depuis reflué, selon .
L’Arabie saoudite et les Etats-Unis, puis l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, ont accusé l’Iran d’en être responsable.
Pour sa part, Téhéran a nié toute implication dans ces attaques revendiquées par les rebelles Houthis du Yémen.
« J’ai parlé de cet incident avec le prince héritier et lui ai dit que c’était nécessaire d’obtenir des preuves que telle ou telle personne était derrière ces actes », a déclaré M. Poutine, en ajoutant que la Russie était « prête » à participer à l’enquête.
Moscou, qui a de « bonnes relations avec tous les pays de la région, avec les Iraniens comme avec le monde arabe », pourrait également « jouer un rôle positif » pour tenter d’apaiser les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite, a-t-il estimé.