Les Gardiens de la Révolution iraniens ont annoncé ce lundi 14 octobre l’arrestation par leur service de renseignement d’un opposant qui vivait en exil et qui était « dirigé par le renseignement français ».
Rouhollah Zam, aujourd’hui détenu en Iran, a été arrêté au cours d’une « opération élaborée et professionnelle », écrit l’armée d’élite de la République islamique d’Iran dans un communiqué. Sans préciser ni le lieu ni la date de l’arrestation qui vivait France ces dernières années.
Il a dirigé un canal sur Telegram, intitulé Amad news que Téhéran accuse d’avoir joué un rôle actif dans la « sédition » de l’hiver 2018-19, en allusion au mouvement de contestation.
Selon l’agence iranienne Fars News, le communiqué accuse Zam de propagande, de tentatives de semer l’insécurité et le chaos et d’inciter aux actes violents et terroristes en Iran.
Disposant d’un million d’abonnés, Amad News, a invité les gens à utiliser la violence et à assembler des cocktails Molotov lors des troubles de l’année dernière dans un certain nombre de villes iraniennes.
Cette plateforme de messagerie cryptée a été fermée en 2018 à la demande des autorités iraniennes qui le jugeaient « contrerévolutionnaire ».
Après sa fermeture, ses propriétaires ont ouvert une nouvelle plateforme sous le nom de Sedaei Mardom (La voix du peuple).
Selon Fars news, l’Iran a déposé plainte pour la fermer pour provocation à la violence mais s’est vu afficher une fin de non-recevoir de la part du propriétaire russe de Telegram.
En mars 2019, raconte Fars News, la chaîne 2 de la chaîne de télévision iranienne avait diffusé un documentaire sur Zam, le qualifiant de personnalité anti-iranienne, connue pour ses fuites d’informations sur le pays.
En contact avec un autre Iranien qui vit au pays, Zam publiait des fakes news via parfois des médias financés par des fonds saoudiens, dont Asharq Al-Awsat. Infiltré par les Gardiens de la révolution, il lui arrivait même de publier de fausses informations délivrées par eux, sans jamais s’enquérir sur les sources. L’une d’entre elles, rapporte Fars news du documentaire, prétendait que Tel Aviv préparait une opération destinée à ressusciter la monarchie iranienne baptisée Cyrus II.
« Après la publication en ligne de cette fausse information, toute l’opposition de la République islamique, à commencer par Mohammad Hosseini, animateur de télévision surnommé le clown de l’opposition, en passant par Farah Diba, la veuve du roi déchu Pahlavi et son fils Reza Pahlavi lancent de nouveaux programmes pour dire qu’ils font partie de l’opération, en sont informés et prétendent même être le Cyrus II », rapporte fars news.
Des rapports rendaient compte que le site Amad News était lui aussi financé par des entités liées à l’Arabie saoudite, au Mossad israélien et à la Turquie.
À propos de ses sources de financement, M. Zam a indiqué que sa famille et lui-même avaient reçu un compte bancaire lors de leur arrivée en France, ajoutant que les autorités françaises lui versaient 12 000 euros par mois sur le compte bancaire de sa fille Mahsa.
En dépit du fait qu’il était « dirigé par le renseignement français et soutenus par ceux de l’Amérique et du régime sioniste » (Israël), M. Zam est « tombé dans un piège » qui lui avait été tendu, écrivent les Gardiens. Et de poursuivre: Les agents chargés de le traquer sont parvenus à leurs fins « à l’aide de méthodes de renseignement modernes et en recourant à des tactiques astucieuses ».
Dans le documentaire, Zam avoue avoir été choqué par la supériorité des services de renseignement iraniens sur les groupes soutenus par l’Occident. Estimant que les organes de sécurité iraniens avaient réussi à accéder à toutes les transactions de données via les plateformes de médias sociaux Whatsapp et Instagram et à enfreindre leurs codes.
« Tous les canaux de connexion sont perforés et l’Iran les surveille », s’est-il désolé.
Sources: AFP, Fars News