Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo dépêché en Israël pour apaiser les craintes de Tel-Aviv après l’annonce du retrait US de la Syrie a-t-il réussi sa mission?
Visiblement non. « Pour Israël, ce retrait fournirait à l’Iran et à ses alliés une occasion de plus pour traverser la frontière Irak-Syrie à hauteur des terres kurdes, comme de la partie sud-Est de l’Euphrate, près de Deir-Ez Zor, Abou Kamal et ce “redéploiement” préoccupe largement Tel-Aviv et ce, sur fond d’une montée en puissance de la Russie qui n’est pas particulièrement bénéfique, car Moscou n’a ni la capacité ni l’envie de contrer les menaces auxquelles Israël est confronté, à savoir l’Iran et ses supplétifs », affirme Al-Monitor.
Le journal fait d’ailleurs état de l’ambiance particulièrement morose qui régnait le vendredi 18 octobre sur les pourparlers Netanyahu-Pompeo dont la mission consistait à « apaiser les inquiétudes israéliennes quant à la décision du président Donald Trump de retirer ses troupes du nord de la Syrie ».
S’exprimant sous couvert d’anonymat un haut responsable israélien a déclaré à Al-Monitor: « Il est clair que Pompeo a énuméré les bienfaits du cessez-le-feu avec les Turcs, mais ces bienfaits, personne en Israël n’y croit. Les liens Tel-Aviv-Washington traversent une très mauvaise passe ».
Al-Monitor se référant à des fuites, évoquent la teneur des entretiens Pompeo-Netanyahu et écrit : « Les Etats-Unis, même au travers de leur engagement aux côtés des forces kurdes, se sentaient pris dans un engrenage susceptible de se retourner contre eux, du fait des fluctuations d’alliances aux Moyen-Orient, dans ces pays à risques que sont la Turquie, le Qatar, et sûrement d’autres “points faibles”, sujets à possibles retournements. En revanche, Israël leur offre un éventail de disponibilités pour repenser leur stratégie globale, tout en laissant la Russie, l’Iran et la Turquie à leurs imbroglios, discutés à travers la “Conférence d’Astana”, aurait dit Pompeo à Netanyahu. Est-ce forcément une bonne nouvelle pour Israël? ».
Al-Monitor de poursuivre : « Netanyahu pourrait se laisser difficilement convaincre par le discours du secrétaire d’Etat dans la mesure où les Etats-Unis comptent déjà et sans faire de bruit retirer leur stock de 50 bombes thermonucléaires B61, encore présent sur la base d’Incirlik, et déplacer définitivement le Central Command américain à Al-Udeid, au Qatar, grand allié de la Turquie ».
Au fait la Maison Blanche serait sur le point de concentrer leurs arsenaux dans deux des pays de la région à savoir l’Arabie saoudite et Israël, ce qui n’est pas forcément une mesure prudente si une guerre venait à éclater.
Al-Monitor va de son commentaire: « La tournée de Pompeo a annoncé au fait un redéploiement des forces illustré par l’envoi récent de 3.000 marines supplémentaires en Arabie Saoudite ou encore l’activation de la logistique installée dans les bases secrètes en Israël. Tout ceci trahit un certain recul puisqu’une grande coalition ne devrait que compter deux piliers. Les USA n’ont plus de stratégie au Moyen-Orient ».
Source: Avec PressTV