Le vendredi 16 octobre, quatre cargos chargés de vivres ont accosté au port de Hudaydah confirmant les analyses qui évoquent un net repli de Riyad et de ses alliés face aux victoires militaires stratégiques d’Ansarallah. Les fronts de combat au Yémen sont sur le point de changer rapidement de configuration. Surtout dans les régions du sud jusqu’ici sous contrôle de la « coalition »: les tribus yéménites s’en dissocient de plus en plus.
Des notables de la ville d’al-Gheizah, dans la province d’al-Mahra, au Yémen, ont annoncé la création du Conseil de salut national du Sud qui s’est fixé comme objectif de mettre un terme aux agressions menées par la coalition d’occupation contre le Yémen. Le Conseil se dit solidaire d’Ansarullah.
Dans son communiqué, ce conseil exige la fin de la guerre au Yémen et la levée de l’embargo et plaide pour la réconciliation entre divers partis politiques du pays, selon le site d’information al-Ahed News.
La situation particulière du pays et les tensions politiques, économiques et sociales ont poussé des parties à mener des consultations au cours des derniers mois et le fruit en a été la création d’un Conseil de salut national du Sud, indique le communiqué.
Le président du Conseil du salut national, Ahmed Qahtan, a déclaré dans un discours que « la mauvaise situation actuelle est due aux interventions militaires étrangères, et elle nécessite des efforts larges et sincères pour sauver le pays ».
Depuis quelques semaines, al-Mahra est le théâtre d’une reconfiguration des forces patriotiques en présence, lesquelles rejettent la présence des forces d’occupation saoudiennes dans cette province.
En septembre, Ali Salem al-Harizi, président du Comité des sit-in dans la province d’al-Mahra, a indiqué que les membres des tribus de cette province étaient en état d’alerte et qu’ils ne permettraient à aucun élément de la coalition saoudienne de dominer la province.
Le conseil de transition du Sud s’oppose à Mansour Hadi mais aussi aux Émirats arabes unis. Il a réussi à prendre le contrôle de la province d’Aden tout en étendant sa sphère d’influence à d’autres provinces, notamment à Hadramout et à al-Mahra. Les ethnies d’al-Mahra organisent de nombreux sit-in et manifestations contre la présence militaire saoudienne et émiraties.
Le retrait de Riyad et d’Abou Dhabi sur tous les fronts ? Sur la côte ouest, le premier poste d’observation conjoint entre les forces fidèles à l’ancien gouvernement et Ansarullah a été créé samedi sous l’auspice des Nations unies et dans le but d’instaurer un cessez-le-feu concret à al-Hodeïda.
C’est un pas franchi dans le sens de la mise en oeuvre de l’accord de Stockholm que Riyad rejetait énergiquement; l’après-coup contre Aramco oblige.
Source: PressTV