Le sultan Qabous d’Oman est mort à l’âge de 79 ans après un demi-siècle de règne à la tête de ce pays stable et neutre dans un Golfe sous tension, et sa succession s’est déroulée rapidement avec la désignation samedi d’un de ses cousins, Haitham ben Tarek.
Dans son premier discours, le nouveau souverain s’est engagé à poursuivre la « politique étrangère de non-ingérence » du sultan Qabous.
Haitham ben Tarek a ajouté que son pays continuerait à « favoriser des solutions pacifiques » aux crises régionales et mondiales.
Le 31 décembre, les médias d’Etat avaient annoncé que le sultan se trouvait dans un « état stable » après des rumeurs sur sa santé.
Ses multiples hospitalisations en Allemagne avaient suscité des inquiétudes sur sa succession et la stabilité de ce pays du Golfe. Il souffrait d’une maladie qui aurait été selon des diplomates un cancer du côlon.
Un successeur passionné de sport
Mais cette succession s’est déroulée rapidement avec la désignation du ministre du Patrimoine et de la Culture et cousin du défunt sultan.
« Haitham ben Tarek a prêté serment comme nouveau souverain (…) après une réunion de la famille royale qui a validé le choix (d’un successeur fait par le défunt) sultan », a écrit le gouvernement sur Twitter. Selon le commentateur de la télévision publique d’Oman, la famille royale avait décidé d’ouvrir la lettre dans laquelle le sultan Qabous avait désigné son successeur.
Haitham ben Tarek, un passionné de sport de 65 ans, a été sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères pour les affaires politiques, avant de devenir ministre du Patrimoine et de la Culture au milieu des années 1990.
Il a également été le premier dirigeant de la Fédération de football d’Oman au début des années 1980 et est président du comité « Vision 2040 » d’Oman, un plan de réformes socio-économiques.
Pays neutre aux affinités pro occidentales
Qabous ben Saïd est né en 1940 à Salalah, dans la province du Dhofar (sud) et entre à 20 ans à la Royal Military Academy de Sandhurst, en Grande-Bretagne. Il a pris le pouvoir à son père lors d’un coup d’Etat en juillet 1970, et entreprend de moderniser ce qui est alors le plus pauvre pays de la péninsule arabique, mais qui commence à exporter du pétrole.
Sur la scène internationale, le sultanat, affichant la neutralité , joue régulièrement les bons offices pour ses alliés occidentaux.
Sous le règne du sultan Qabous, Oman a consolidé son rôle de pays modéré et neutre dans un Golfe secoué de tensions, notamment en raison de l’inimitié entre les Etats-Unis, alliés des Etats arabes du Golfe, et l’Iran. Il a joué un rôle primordial dans les négociations entre les USA et l’Iran, et qui avaient abouti alors à l’accord nucléaire.
Sur la voie de la normalisation
L’Arabie saoudite, l’Egypte, la Jordanie, le Qatar le Koweït et la Ligue arabe ont également salué la mémoire du sultan, tout comme les rebelles yéménites Houthis d’Ansarullah.
A l’instar d’eux, il semblait emprunter la voie de la normalisation avec l’entité sioniste. En octobre 2018, il a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, comme s’il le connaissait depuis des décennies.