Les manifestations en Irak ont pris une tournure gravissime ces derniers jours dans ce qui semble être une manœuvre dirigée par les États-Unis pour empêcher la tenue de la manifestation qui devrait se tenir le vendredi prochain.
En réponse au refus de Washington de retirer ses forces de l’Irak, à la demande du gouvernement et du parlement irakiens, le courant sadriste et les différentes factions de la résistance irakienne et du Hachd al-Chaabi ont lancé la résistance contre l’occupation américaine. Ils ont appelé à l’organisation d’un énorme rassemblement pour réclamer le départ de ses forces.
Or, ces derniers jours, les actes de destruction et de sabotage perpétrés par les émeutiers ont pris des proportions importantes. Les agitateurs ont bloqué les artères principales de la capitale et celles des provinces du sud. Les sièges du Hachd al-Chaabi ont été incendiés et avec les portraits de son numéro deux, le martyr Abou Mahdi al-Mohandes. Les lieux publics et privés ont aussi été attaqués. Des appels intensifs à la désobéissance générale à partir de lundi 20 janvier ont été lancés de part et d’autre.
Les USA soutiennent les Joker
Le chef du bloc parlementaire Badr, le député Hassan Chaker a accusé les Etats-Unis d’être derrière cette flambée de violences.
« Les USA œuvrent pour semer le chaos au sein de l’Irak en incendiant les institutions publiques et les sociétés privés. Washington soutient des agendas connus sous l’appellation de Joker en leur versant de grosses sommes d’argent afin de perpétuer les actes de sabotage », a-t-il accusé dans un entretien avec le site d’information irakien al-Maalomah.
Selon lui, « des protagonistes internes qui entretiennent des liens étroits avec les USA exploitent certains jeunes afin de détourner le cours des manifestations pacifiques et de faire exploser la situation, à quelques jours des manifestations millionièmes ».
Chaque fois qu’il y a un évènement national contre les Etats-Unis, le pays est victime d’escalade et de chaos, derrière lesquels se trouvent les Etats-Unis », a-t-il aussi pertinemment constaté.
Les bloqueurs des routes doivent être arrêtés
Face aux critiques proférées contre les forces de sécurité à qui on reproche leur incapacité à juguler les actes de violence, le conseil de sécurité national irakien a ordonné aux forces de sécurité d’arrêter tous les fauteurs de trouble qui bloquent les routes , brulent les pneus et ferment les administrations gouvernementales.
Le porte-parole du commandant en chef des forces armées, le général Abdel Larim Khalaf a sommé les manifestants de rester dans les places destinées aux rassemblements.
« Les dirigeants des manifestations pacifiques nous ont assuré que les actes perpétrés par les groupes qui ferment les écoles et empêchent les fonctionnaires de se rendre à leur bureaux dans les administrations des services sont entièrement répréhensibles et qu’ils n’ont rien à voir avec les revendications pour lesquelles ils manifestent pour réaliser des réformes et lutter contre la corruption », a-t-il rapporté.
Ces derniers mois, les forces américaines ont intensifié leurs raids meurtriers contre des positions du Hachd al-Chaabi, les unités de mobilisation populaires qui ont combattu Daech avec l’aide d’experts iranien. Et ce sans prendre l’autorisation du gouvernement, selon le Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi. Leur dernier raid, sur ordre du président Donald Trump, a causé la mort du vice-président du Hachd Abou Mahdi al-Mohandes au côté du chef de la force al-Quds au sein des Gardiens de la révolution. Ce qui a exacerbé le sentiment anti américain chez la population irakienne.
Source: Divers