Le vendredi 24 janvier, des chefs de tribus libyennes se sont réunis à Zuwetina, ville côtière et port d’exportation de pétrole, pour débattre avec le Conseil supérieur des régions pétrogazières et aquatiques de la reprise du fonctionnement des puits de pétrole. Les parties ont exposé à Sputnik les conditions dans lesquelles la production pourrait redémarrer.
Al-Sanusi al Khaliq, chef des Zuwayya, une des principales tribus arabes libyennes du Cyrénaïque et du Fezzan, a raconté que l’ensemble du territoire avait été représenté à la rencontre et que les cheikhs avaient mis au point une liste de revendications.
«En tout premier lieu, nous exigeons la démission du gouvernement de Fayez el-Sarraj et des dirigeants de la Banque centrale et de la National Oil Corporation (NOC). Nous réclamons qu’un gouvernement provisoire soit formé et que les revenus tirés de la vente de la richesse libyenne soient répartis équitablement. Ils doivent être partagés entre les quatre régions», a signalé le cheikh.
Selon lui, la répartition des revenus entre les quatre régions doit être assurée par un nouveau gouvernement ou, à la rigueur, par un fonds souverain parrainé par l’Onu.
70% des puits inactifs
Badr Sabeeq, membre du Conseil supérieur, a signalé pour sa part que les puits de pétrole restaient encore inactifs.
«Pour l’heure, 450 puits, soit 70% environ du total, restent inactifs. Bien que la communauté internationale ait demandé à plusieurs reprises de reprendre la production de pétrole, les tribus ont convenu de ne le faire qu’après avoir réglé le problème de la répartition des revenus», a-t-il expliqué.
Approvisionnement des terminaux suspendus
Selon la National Oil Corporation (NOC) la production journalière en Libye a baissé de 1,22 million de barils à 284.000 barils suite au «blocus illégitime» des ports.
Le 18 janvier, elle a déclaré un état de force majeure après la suspension de l’approvisionnement en pétrole de cinq terminaux du centre et de l’est du pays, ordonnée par des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar.
Le 16 janvier, plusieurs chefs tribaux libyens et personnalités publiques proches du maréchal Haftar avaient appelé à bloquer les terminaux pétroliers pour protester contre l’arrivée des troupes turques qui soutiennent le gouvernement d’union nationale de Fayez el-Sarraj.
Source: Avec Sputnik