Le 29 janvier se déroulaient au cimetière de Rodelle, dans l’Aveyron, les obsèques de Josette Burguière. Cette agricultrice de 65 ans, qui vivait dans des conditions d’extrême pauvreté, a été retrouvée morte le 22 janvier, gisant au pied de son lit. Morte de misère. Un drame qui démontre à nouveau la détresse de nombreux agriculteurs français.
Une cérémonie «dans l’intimité familiale». Une inhumation simple, comme la vie de Josette Burguière. Cette agricultrice âgée de 65 ans résidait dans sa ferme située à Falsot, commune de Rodelle, un village de l’Aveyron peuplé d’un millier d’habitants. Elle a été enterrée le 29 janvier dans le cimetière local. Une cérémonie faite «à la va-vite», d’après les villageois cités par Centre Presse Aveyron.
Le décès de Josette Burguière a provoqué une vive émotion, car il est symptomatique de la détresse de nombreux agriculteurs français. Josette a été retrouvée le 22 janvier, gisante au pied de son lit, alors que la plupart des animaux présents dans sa ferme avaient trépassé. L’agricultrice vivait dans des conditions d’extrême misère et de solitude depuis le décès de sa mère il y a quelques années. D’après les informations de Centre Presse Aveyron, Josette Burguière serait morte d’une cause naturelle entre le vendredi 17 et le samedi 18 janvier.
«Selon le témoignage du maire Jean-Michel Lalle, Josette, 65 ans, ne parlait à personne et “personne ne rentrait chez elle”. Tout juste pouvait-on parfois l’apercevoir sur son tracteur, s’occupant seule de ses 50 hectares de terrain, mais ces derniers temps, on la croisait moins souvent. Elle avait beaucoup maigri. Sa vieille Citroën, chargée de foin, était en panne. Faute d’avoir été payé, le boulanger ne lui apportait plus de pain. Mais Josette ne demandait rien», expliquent nos confrères de France 3 Aveyron.
D’après le média régional, les voisins avaient averti la municipalité. «Nous avons été alertés sur son cas au conseil municipal du 19 décembre. J’ai aussitôt demandé conseil au Point Info seniors de la communauté de communes, puis averti la Mutualité sociale agricole, puisqu’elle était agricultrice encore en activité. Depuis, j’ai rappelé cet organisme pour voir où en était sa situation», assure Jean-Michel Lalle, cité par France 3 Aveyron. «Mais la situation n’était pas facile. Elle vivait complètement recluse», poursuit-il.
Les agriculteurs français crient régulièrement leur colère, dénonçant leurs conditions de travail, une grande distribution prédatrice, la concurrence déloyale de l’étranger ou encore l’«agribashing». La profession est particulièrement touchée par le suicide.
«Nous entendons parler des populations qui souffrent dans ce pays. Nous sommes l’une de ces catégories et cela fait des années que l’on souffre. Nous vivons des crises successives, deux agriculteurs se suicident par jour. Nos revenus sont continuellement en baisse, car rien n’est organisé et encore moins réglé par rapport à ce qu’avait dit Emmanuel Macron concernant les États généraux de l’alimentation», lançait à Sputnik en octobre dernier Bernard Lannes, président de la Coordination rurale.
Ceux qui le souhaitent pourront rendre un dernier hommage à Josette lors de la messe de sépulture qui se tiendra, selon Centre Presse Aveyron, le dimanche 2 février à 10h30 en l’église Saint-Pie-X de Bozouls.
Source: Sputnik