Le ministre de la Défense iranien a réfuté mercredi les affirmations de Washington selon lesquelles le programme spatial de la République islamique avait une dimension militaire, quelques jours après la nouvelle tentative de lancement par Téhéran d’un satellite.
« Le dossier du matériel de lancement des satellites et des satellites est une affaire civile », a affirmé le ministre de la Défense Amir Hatami, cité par l’agence officielle Irna.
« Nous pouvons utiliser un satellite à des fins défensives, mais le lanceur spatial est un dossier qui n’est pas du tout défensif, et c’est un droit absolu et défini de la nation iranienne », a-t-il ajouté.
« Il n’y a aucune interdiction au monde » contre ce programme spatial, selon le ministre.
L’Iran a lancé dimanche un nouveau satellite d’observation scientifique, Zafar, mais a échoué à le mettre sur orbite.
Mardi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a accusé l’Iran de vouloir renforcer ses compétences dans le domaine des missiles balistiques par le biais du lancement de satellites.
« Les technologies utilisées pour mettre des satellites en orbite sont pratiquement identiques et interchangeables » avec celles utilisées pour « les missiles balistiques intercontinentaux », a-t-il dit.
Mais M. Hatami a indiqué que l’Iran allait poursuivre son programme spatial, prévoyant le lancement d’une nouvelle version du satellite Zafar au début de l’année prochaine.
« Le Zafar 2, compte tenu de son poids, sera lancé par le lanceur Simorgh », a affirmé le ministre, en référence à la fusée utilisée pour le lancement de dimanche dernier.
« Nous allons toutefois faire des recherches sur le lanceur et les satellites et nous poursuivrons certainement ces recherches jusqu’à être stables dans le domaine », a-t-il ajouté.
« Ingérence française »
Au même titre, l’Iran a répondu aux accusations de Paris selon lesquelles le lancement d’un satellite par l’Iran, qui fait appel à des technologies «balistiques » semblables à celles utilisées pour porter des armes nucléaires.
« Au titre de ses obligations découlant de la résolution 2 231 du Conseil de sécurité des Nations unies, l’Iran ne peut procéder à des activités, y compris des tirs, liées aux missiles balistiques capables d’emporter des armes nucléaires», a dit la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, le 10 février, rapporte Press TV.
« Le programme spatial fait partie des droits légitimes de l’Iran », a précisé son porte-parole, Abbas Moussavi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères qualifiant le communiqué du Quai d’Orsay « d’interventionniste ».
Source: AFP