Le président libanais a menacé les banques libanaises qui ont vendu leurs obligations arrivant à maturité le 9 mars prochain à des fonds vautours. Alors que le gouvernement libanais est plutôt enclin à annoncer le défaut de paiement et une restructuration de la dette publique.
« Les banques et les personnes ayant manipulé ces instruments financiers seront tenus responsables », a mis en garde Michel Aoun, ce jeudi 20 février, en réaction aux récentes informations faisant état que ces banques ont vendu leurs obligations Eurobonds à des fonds étrangers. Le chef de l’État libanais a également indiqué que des mesures seront prises contre toute personne ayant contribué à la crise financière via notamment le transfert de fonds à l’étranger.
Une enquête parallèle a été lancée à l’encontre de ces banques, suite à la demande de la ministre de la Justice libanaise, Marie Claude Najm .
Selon le site d’information en ligne francophone Libnanews, certaines banques libanaises avaient refusé, début février, le SWAP proposé par la Banque du Liban pour les obligations qui sont arrivées à maturité en mars prochain, et se seraient donc débarrassées d’une partie de leurs obligations, auprès de 2 fonds en particuliers, Ashmore Group et Fidelity Group. Elle voudraient ainsi faire pression sur les autorités libanaises qui ont indiqué par la voix du ministre des Finances Ghazi Wazni vouloir annoncer un défaut de paiement de l’ordre de 1.2 milliards de dollars, et une restructuration de la dette publique.
A noter que les banques libanaises détiendrait 14 milliards de dollars, dont les 600 millions qui ont été vendues par certaines banques libanaises.
Alors que certains créanciers tenteraient actuellement de constituer un groupe pour négocier une restructuration de la dette publique, Ashmore Group qui en détiendrait pour 300 millions de dollars ferait bande à part et exigerait un remboursement des obligations arrivant à échéance en mars prochain.
La démarche entreprise par les banques libanaises qui ont vendu leurs obligations risque d’aggraver l’endettement public qui a atteint les 91.6 milliards de dollars. Elle provoquerait un manque dans les réserves monétaires nécessaires pour assurer le financement des produits de première nécessité, blé, médicaments ou essence à destination de la population libanaise durement impactée par la crise économique.