Combien de temps encore allons-nous assister au spectacle de cette tartuferie qui se déverse dans les médias occidentaux à propos du drame syrien ? Quel crédit accorder aux larmes de crocodile de dirigeants véreux et de plumitifs serviles qui pleurent sur le sort de populations civiles qu’ils ont eux-mêmes livrées à l’engeance terroriste? Le gouvernement français, qui interdit la livraison de matériel médical au peuple syrien, a-t-il encore un soupçon de déshonneur à coller sur sa figure ?
En laissant agir un envahisseur turc complice du terrorisme, que veulent les Occidentaux, sinon prolonger une guerre dont le peuple qu’ils prétendent défendre est la principale victime ? Suffit-il d’un chantage à l’immigration pour que le nouveau sultan obtienne un blanc-seing en Syrie, et que l’agression perpétrée contre son voisin passe comme une lettre à la poste ? Lorsque le gouvernement syrien reprend le contrôle d’une portion du territoire national occupée par des forces étrangères, n’est-il pas dans son droit ?
Pourquoi parler de « forces pro-régime », alors qu’il s’agit d’une armée nationale qui défend la patrie au prix de lourds sacrifices ? Pourquoi ce vocabulaire insidieux, ces amalgames grotesques, ces mots valises qui sont le masque répugnant de la complicité avec le crime ? Jusqu’à quand va-t-on s’asseoir sur le droit international comme s’il était une option parmi d’autres, à sortir du placard quand les capitales occidentales y ont intérêt ?
Combien de temps encore va-t-on mentir de façon aussi caricaturale, s’accorder toutes les compromissions, fouler aux pieds toutes les règles dès qu’il s’agit de la Syrie ? Quel privilège de droit divin autorise ces puissances étrangères à s’y conduire comme en pays conquis ? Qu’est-ce qui justifie la bonne conscience de ces donneurs de leçon aux mains tachées de sang, cette arrogance verbeuse qui trahit ceux qui habillent l’impérialisme en cause humanitaire ?
S’ils veulent mettre fin aux souffrances du peuple syrien, qu’attendent-ils pour rapatrier leurs forces spéciales d’un pays où elles n’auraient jamais dû mettre les pieds, couper les vivres aux mercenaires qui leur servent de chair à canon, et quitter un pays qui, heureusement, finira par triompher et se reconstruira sans eux ?
Par Bruno Guigue