Piégée depuis plus de cinq ans dans le bourbier yéménite, la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, qui se retrouve incapable face à la Résistance de l’armée yéménite et d’Ansarullah, observera un cessez-le-feu à partir de ce jeudi 9 avril. Et ce, a-t-elle prétendu mercredi, afin de prévenir une propagation du coronavirus.
« Nous annonçons un cessez-le-feu à partir de jeudi pour deux semaines. Nous nous attendons à ce que les Houthis (Ansarullah) acceptent. Nous préparons le terrain pour lutter contre la maladie du Covid-19 » au Yémen, a indiqué mercredi 8 avril un responsable saoudien.
Selon lui, le cessez-le-feu unilatéral entrera en vigueur jeudi à 9 h GMT.
Le cessez-le-feu peut être prolongé si les Houthis répondent « de manière positive » au geste de la coalition, a-t-il ajouté.
Les solutions partielles sont inacceptables
En réaction, le membre du Conseil politique suprême, Mohammad Ali al-Houthi, a affirmé que « les solutions partielles et incomplètes ne peuvent pas être acceptées ».
M.Houthi a écrit sur son compte twitter avoir remis à l’émissaire onusien la position des forces yéménites pour un cessez-le-feu réel, basé sur des solutions complètes qui prennent en considération les priorités du peuple yéménite, de son indépendance, son développement économique et sa souveraineté totale. Toute solution sera soumise à un référendum du peuple yéménite ».
Et d’ajouter : « la position yéménite consiste à la fin globale de la guerre sur tous les fronts, la levée du blocus terrestre, maritime et aérien, ainsi que le paiement des salaires saisis de tous les fonctionnaires ».
Il a également souligné que « la vision d’une solution globale pour mettre fin à la guerre contre notre pays émane de notre souci à faire réussir les efforts de paix au Yémen et dans la région, et de notre approche sincère pour éviter les causes de l’échec des négociations précédentes ».
Aucun cas d’infection à la maladie Covid-19
L’ONU avait lancé, lundi, un appel solennel « à un cessez-le-feu immédiat, partout dans le monde » afin de préserver, face à la « furie » du Covid-19, les civils les plus vulnérables dans les pays en conflit.
Confronté à la pire crise humanitaire au monde, le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, n’a enregistré jusqu’ici aucun cas d’infection à la maladie Covid-19.
Mais les organisations humanitaires craignent une catastrophe si le pays était touché par le virus. Avec un système de santé exsangue et une pénurie d’eau potable, le Yémen a déjà été frappé par des épidémies comme la dengue ou le choléra.
La coalition, menée par l’Arabie saoudite et soutenue par les puissances occidentales, mène depuis 2015 une guerre sans merci contre le Yémen qui a fait des dizaines de milliers de morts, des civils pour la plupart, selon l’ONU. Elle impose également un blocus aérien, terrestre et maritime contre ce pays le plus pauvre de la péninsule.
Sources: AlMasirah + AFP