En Libye, l’Iran s’est-il mis à soutenir la Turquie « expansionniste » et donc l’OTAN contre la Russie?
La presse mainstream tend ces derniers jours à placer la toute récente visite du ministre iranien des A.E en Turquie où il a tenté tant bien que mal de ranimer l’accord d’Astana, sous le signe du soutien de l’axe de la Résistance à l’entreprise expansionniste d’Ankara en Méditerranée orientale.
Au fait au moment où ces lignes sont écrites, les combats se poursuivent de plus bel à Syrte où le duo Serraj-Turquie tente une percée par « rebelles syriens » interposés, sur fond de tensions grandissantes avec la Russie dont les ministres de la Défense et des A.E. ont refusé de se rendre à Ankara.
Erdogan s’estime désormais en position de force en Libye et refuse tout dialogue avec le camp d’en face composé de l’Egypte, des Emirats et de la Russie, avant que Syrte ne tombe pas sous son contrôle?
Son ambition étant entre autres d’ériger deux bases navale et aérienne au bord de la Méditerranée orientales dont se servira l’OTAN. L’Iran ne saurait prendre part à un si pernicieux projet, surtout que l’objectif turco-otanien consiste à faire en sorte que le conflit libyen perdure et que la guerre finisse par déborder les frontières libyennes et affecter l’Algérie et la Tunisie voisines, soit deux pays pro-Résistance.
Dans un communiqué publié mercredi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Seyed Abbas Moussavi, exprime très clairement cette inquiétude, tout en appelant à un « règlement négocié de la crise en Libye », et en réaffirmant qu’il n’y a pas de «solution militaire au conflit ».
C’est là, un alignement total sur les efforts de l’Algérie dont le président a plaidé pas plus tard qu’il y a une semaine, en faveur d’une solution libo-libyenne sous l’égide de l’ensemble des pays de la région à savoir l’Algérie, la Tunisie, et l’Égypte plus évidemment la Libye elle-même.
On a même cru comprendre que ce plan algérien qui veut écarter la perspective de la guerre à la fois des frontières algériennes mais aussi de toute la région sous-tendait l’idée de la formation d’une coalition nord-africaine dont la mission, serait de contrer les ingérences des USA, de l’OTAN et de leurs alliés du golfe Persique.
Moussavi a souligné dans son communiqué la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye lesquelles primaient et surtout le fait qu’une « intervention étrangère », de quelle que côté que soit, allait à rebours de cet objectif.
« La République islamique d’Iran a toujours souligné la nécessité de respecter le droit du peuple libyen à décider de son propre destin politique sans ingérence étrangère, et estime donc que la crise dans ce pays n’a pas de solution militaire. Le seul moyen de parvenir à la stabilité et au calme en Libye est que tous les pays et les acteurs régionaux et internationaux soutiennent le processus politique et la tenue du dialogue inter-libyen avec la participation de toutes les parties belligérantes libyennes », a-t-il dit faisant écho non seulement aux efforts des voisins de la Libye mais encore à ce plan de trêve mis en avant par l’Egypte qu’Ankara continue à rejeter. D’où le soutien de Téhéran souligné par Moussavi, » aux efforts internationaux censés mettre fin à la crise politique en Libye », et à relancer « le processus diplomatique ».
Pour s’être engagé depuis 2011 aux côtés de l’Etat syrien contre les USA, Israël et OTAN, l’Iran sait à quoi jouent ces dernières parties en Libye: il s’agit ni plus ni moins de créer un éternel foyer de violence propre à fournir sans cesse les projets de guerres hybrides auxquels travaillent les Américains et leurs alliés pour mettre au pas les Etats souverains, surtout quand il s’agit d’Etat qui ne reconnaissent pas Israël, qui ont une dent contre l’OTAN et qui refuse d’abandonner la Palestine. L’Algérie et la Tunisie en font parte mais pas la Turquie de Erdogan.
Source: Press TV