Le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a rencontré mardi 21 juillet le président iranien cheikh Hassan Rohani et les discussions ont porté sur les moyens de renforcer les liens commerciaux, sur la lutte contre le nouveau coronavirus et sur les efforts destinés à assurer la stabilité de la région, a dit M. Rohani au cours d’une conférence de presse conjointe.
« Les deux gouvernements souhaitent élargir les relations bilatérales pour atteindre 20 milliards de dollars » (17 milliards d’euros), a indiqué le président iranien à l’issue d’une rencontre d’une heure avec le dirigeant irakien. Elles atteignent jusqu’à présent les 12 milliards de dollars.
L’Irak est l’un des principaux marchés pour les exportations non pétrolières de l’Iran mais le commerce bilatéral a récemment baissé en raison de la pandémie de Covid-19 qui a entraîné une fermeture des frontières.
Le président iranien a d’autre part affirmé la volonté de Téhéran de « soutenir l’Irak, pour sa stabilité et la stabilité de la région ».
Il a aussi eu des mots pour les deux « héros », le puissant général iranien Qassem Soleimani et le numéro deux du Hachd al-Chaabi Abou Mahdi al-Mohandes, tués en janvier par une frappe aérienne ciblée américaine à Bagdad.
« Il est nécessaire d’honorer les deux héros de la lutte contre le terrorisme, les martyrs Qassem Soleimani et Abou Mehdi al-Mohandes, qui travaillaient avec d’autres généraux pour la sécurité de l’Irak ces dernières années », a-t-il dit.
M. Rohani a aussi promis d’aider Bagdad en lui « fournissant autant que possible tous les produits sanitaires et médicaux nécessaires » pour lutter contre le coronavirus.
L’Iran est le pays le plus touché du Moyen-Orient avec plus de 14.600 décès et plus de 278.800 cas de contamination.
L’Irak voisin a rapporté environ 4.000 décès et 97.000 cas sur son territoire.
Délégation de haut niveau
Pour sa part, le Premier ministre irakien a rappelé le rôle que l’Iran a joué pour aider l’Irak contre le terrorisme et contre le virus corona.
«L’Iran a été le premier pays qui a soutenu l’Irak dans sa lutte contre le terrorisme et les Irakiens n’oublieront jamais cela », a-t-il assuré.
Et d’ajouter que « l’Irak ne permettra jamais d’être le point de départ d’une attaque contre l’Iran ».
Assurant que sa visite à Téhéran « confirme l’importance des liens historiques qui unissent l’Irak et l’Iran », il a souligné que « L’Irak est à la recherche de stabilité et doit être fort et stable pour soutenir les pays voisins et la région ».
« Nous avons discuté avec le président Rohani de l’activation et de la revitalisation des accords entre nous », en espérant que « ces accords verront bientôt le jour ».
La délégation du Premier ministre irakien est composée des ministres des Affaires étrangères, des Finances, de la Santé et du Plan, ainsi que de son conseiller pour la sécurité nationale.
M. Kazimi devait se rendre lundi en Arabie saoudite, grand rival régional de l’Iran, avant d’aller à Téhéran mais sa visite à Ryad a été reportée en raison de l’hospitalisation lundi du roi Salmane.
Selon l’AFP, l’enchaînement des deux visites devait être un exercice d’équilibriste pour le dirigeant irakien, qui pourrait devenir un médiateur entre Ryad et Téhéran.
M. Kazimi a reçu dimanche à Bagdad le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
Sources: AFP; al-Mayadeen Tv