La Chine a accusé les Etats-Unis de diffamation après l’inculpation de deux Chinois mis en cause pour de présumées attaques informatiques contre des entreprises engagées dans la recherche d’un vaccin anti-Covid-19. Et l’administration américaine poursuit sans répit sa campagne hostile à la Chine en acccusant l’OMS d’être achetée par elle.
Le ministère américain de la Justice a annoncé mardi l’inculpation de Li Xiaoyu, 34 ans, et Dong Jiazhi, 33 ans, « deux pirates informatiques chinois (qui) travaillaient avec le ministère chinois de la Sécurité d’Etat ».
Pékin a balayé ces accusations. « Le gouvernement chinois est un fervent défenseur de la cybersécurité et il s’est toujours opposé aux cyberattaques », a assuré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, appelant les Etats-Unis à « immédiatement cesser leurs calomnies et leur diffamation » à l’encontre de son pays.
Selon les autorités américaines, les deux pirates s’étaient rencontrés lors de leurs études d’ingénieurs et ont volé des secrets industriels estimés à plusieurs centaines de milliers de dollars pendant une dizaine d’années. Récemment, ils se seraient attaqués à des entreprises californiennes qui travaillaient à la recherche de vaccins, traitements ou tests de dépistage du nouveau coronavirus, d’après le procureur fédéral chargé du dossier, William Hyslop. MM. Li et Dong, qui n’ont pas été arrêtés, se trouvent a priori en Chine.
Accusations contre la Chine et élections US
Le gouvernement de Donald Trump a adopté ces derniers mois un ton très critique envers la Chine, qu’il accuse d’avoir dissimulé l’ampleur de la propagation du nouveau coronavirus lors de son apparition dans le centre du pays en fin d’année 2019.
Selon certains observateurs, il tente par-là d’alléger sa responsabilité surtout qu’il avait pris à la légère l’ampleur de la pandémie, ce qui fragilise davantage sa posture face à son concurrent démocrate Joe Biden pour la prochaine présidentielle le mois de novembre prochain.
L’OMS achetée par la Chine
L’administration américaine s’en prend aussi à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’accusant de complicité avec la Chine.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a accusé son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus d’avoir été « acheté » par le gouvernement chinois.
Selon le Times et le Daily Telegraph, le chef de la diplomatie américaine a tenu ces propos mardi matin à Londres lors d’une rencontre fermée à la presse avec des députés britanniques, les deux journaux citant des propos rapportés par des participants.
Selon ces sources, M. Pompeo a estimé que les échecs de l’OMS, organisation « politique » plutôt que basée sur la science, ont entraîné des « morts britanniques ». Le Royaume-Uni déplore plus de 45.000 morts du Covid-19.
« Quand les choses ont commencé à bouger, au moment le plus important, quand il y avait une pandémie en Chine, le Dr Tedros, qui a été… acheté par le gouvernement chinois, je ne peux pas en dire plus, mais je peux le dire, je dis ça en me fondant sur des renseignements solides, un accord avait été conclu » à l’occasion de l’élection de M. Tedros à la tête de l’OMS, a affirmé M. Pompeo, rapporte le Daily Telegraph.
Ces propos ont été tenus lors d’une rencontre dans la Henry Jackson Society, un cercle de réflexion décrit par le Times comme partisan d’une ligne dure face à Pékin, deux semaines après que les Etats-Unis ont officiellement lancé leur procédure de retrait de l’OMS.
Ils interviennent aussi après que le gouvernement britannique de Boris Johnson a décidé d’exclure l’équipementier télécom chinois Huawei de son réseau 5G dans un spectaculaire revirement. Vraisemblablement sous des pressions des Américains qui bataillent contre la Chine sur tous les dossiers possibles, les Ouighours, la mer de Chine, le Tibet,…
Riposte de l’OMS
L’OMS a riposté aux accusations de Pompeo
« L’OMS n’est pas au courant de telles déclarations mais nous rejetons toute attaque ad hominem et allégation infondée », a déclaré au Daily Telegraph un porte-parole de l’organisation onusienne, qui appelle les pays à rester concentrés sur la réponse face à la pandémie.
Après sa visite à Londres, Mike Pompeo est arrivé mercredi matin à Copenhague, où il doit notamment rencontrer la Première ministre danoise Mette Frederiksen puis son homologue Jeppe Kofod. Pour la même mission, semble-t-il.
Source: Avec AFP