Comme il y a quatre ans, la présidentielle américaine 2020 va se jouer dans une poignée d’Etats-clé, où Donald Trump et Joe Biden vont multiplier les déplacements jusqu’au 3 novembre.
Ces Etats sont cruciaux car ils sont susceptibles de basculer d’un parti à l’autre. En y obtenant une majorité des voix, le candidat rafle tous les grands électeurs de l’Etat, l’aidant ainsi à obtenir la majorité de grands électeurs nécessaire pour être élu.
En 2016, Donald Trump avait remporté le collège électoral avec 304 délégués contre 227, en gagnant les six principaux Etats-clés: Floride, Pennsylvanie, Michigan, Caroline du Nord, Wisconsin et Arizona.
A moins de deux mois du scrutin, Joe Biden est en tête dans ces six Etats, avec toutefois une avance infime en Floride et en Caroline du Nord, selon le site Real Clear Politics.
Floride
Donald Tump s’est rendu mardi dans le « Sunshine State » (29 grands électeurs) où il a établi sa résidence, et la colistière de Joe Biden, Kamala Harris, y sera jeudi. Cet Etat compte une large communauté d’origine cubaine traditionnellement républicaine, ainsi que de très nombreux retraités, eux aussi enclins à voter conservateur.
Les démocrates espèrent attirer les jeunes urbains, notamment les latinos, sensibles aux questions d’immigration.
Après George W. Bush en 2000, Donald Trump avait remporté l’Etat d’un fil, grâce aux seniors. Or cette population a été la plus touchée par la pandémie de coronavirus, et elle pourrait punir la Maison Blanche pour sa gestion de l’épidémie.
Les sondages y donnent une avance de moins de deux points à M. Biden.
Caroline du Nord
Le président Trump, qui va également à Winston-Salem mardi, compte sur la population blanche, rurale et plutôt âgée, ainsi que sur la communauté évangélique qui a joué un rôle-clé dans sa victoire en 2016. Comme lors des primaires démocrates, Joe Biden doit faire le plein des votes afro-américains et des jeunes urbains pour emporter les 15 grands électeurs de cet Etat.
Les enquêtes d’opinion montrent les candidats au coude-à-coude, avec un très léger avantage pour l’ancien vice-président.
Pennsylvanie
Donald Trump s’était imposé d’un cheveu dans cet Etat traditionnellement démocrate (20 grands électeurs) marqué par le déclin industriel. Pour le reprendre, Joe Biden, qui y possède près de quatre points d’avance, compte sur les électeurs urbains les personnes âgées et les ouvriers, qui avaient délaissé Hillary Clinton en 2016.
Donald Trump, lui, veut capitaliser sur la population blanche rurale et limiter les pertes dans l’électorat de couleur, grâce à un rebond « fantastique » de l’économie s’il est réélu. Ses bénévoles ont intensifié le porte-à-porte, notamment dans les banlieues.
Wisconsin
En 2016, Hillary Clinton avait fait l’impasse sur la laiterie de l’Amérique et ses dix grands électeurs, qui l’avaient puni en votant d’un cheveu pour Donald Trump. Cette année, Joe Biden compte une avance de cinq points mais la bataille sera serrée. Les deux candidats se sont rendus dans la petite ville de Kenosha, théâtre d’une contestation parfois violente contre les brutalités policières à l’encontre de la minorité noire.
Michigan
M. Trump avait fait basculer dans le camp républicain les 16 votes de cet Etat historiquement démocrate, en promettant un essor économique pour cet ancien centre industriel. Menés par la gouverneure Gretchen Whitmer, cible régulière d’attaques de M. Trump, les démocrates comptent sur les votes des Blancs de banlieue, de la communauté noire et des ouvriers syndiqués.
Joe Biden compte moins de trois points de pourcentage d’avance sur le président.
Arizona
Avec cinq points d’avance, Joe Biden veut frapper un grand coup dans cet Etat du sud-ouest (11 grands électeurs) qui n’a plus voté démocrate depuis 1996. Il compte notamment sur le vote des jeunes urbains latinos, qui avaient largement participé à la victoire de Kyrsten Sinema pour un siège au Sénat en 2018.
Donald Trump s’est aliéné une partie des conservateurs en dénigrant John McCain, héros de la guerre du Vietnam et longtemps sénateur de l’Etat avant sa mort en 2018. Mais il compte sur le soutien des opposants à l’immigration illégale et qui soutiennent la construction d’un mur à la frontière mexicaine.
Source: AFP