La ligue arabe a refusé de condamner l’accord de normalisation entre ‘Israël’ et les Emirats conclu le 13 aout sous la houlette des Etats Unis
Lors d’une visioconférence des ministres des Affaires Etrangères, organisée mercredi 9 septembre, le chef de la diplomatie de l’Autorité palestinienne (AP), Riyad al-Maliki, a dénoncé le « manque d’union » pour « condamner l’accord de normalisation entre ‘Israël’ et les Émirats arabes unis, et donner la priorité au [problème] palestinien ».
« Cette réunion doit rendre publique une décision rejetant la normalisation. Sinon, nous paraîtrons lui donner notre bénédiction, y contribuer ou essayer de la dissimuler », a déclaré Al-Maliki, cité par les médias israéliens.
Une telle condamnation semblait toutefois peu probable, étant donné que plusieurs États arabes – comme l’Égypte, la Jordanie, les Emirats, le Bahreïn et la Jordanie– ont exprimé leur soutien public ou tacite à l’accord.
Al-Maliki a affirmé que la Ligue arabe a refusé d’accéder à sa demande de réunion d’urgence sur l’accord de normalisation qui doit être signé la semaine prochaine à la Maison Blanche et a fustigé les autres membres, sans citer de noms.
« Les mots ne peuvent expliquer le manque d’adhésion et de mise en œuvre de nos décisions relatives à la Palestine… Il n’y a aucun engagement envers les décisions prises et aucun respect pour celles-ci », a-t-il déploré.
La Ligue arabe a ainsi rejeté une proposition palestinienne visant à condamner l’accord de normalisation entre ‘Israël’ et les Émirats arabes unis, selon des médias palestiniens.
« Après un débat de trois heures, certains pays arabes ont refusé d’inclure cette déclaration : nous condamnons [les Émirats arabes unis] pour avoir abandonné les décisions arabes. En outre, ils ont supprimé une clause qui traitait de l’accord trilatéral » entre les EAU, les Etats-Unis et ‘Israël’, a indiqué à Maan News le représentant permanent de l’Autorité palestinienne auprès de la Ligue arabe, Mouhannad Aklouk.
La réunion régulière de la Ligue arabe, de mercredi 9 septembre, a été marquée par une « absence d’accord » sur la question palestinienne, a ensuite annoncé Hussam Zaki, haut responsable de la Ligue arabe, dans sa déclaration de clôture.
« Bien sûr, la discussion autour de ce point était sérieuse et exhaustive. Mais elle n’a pas abouti à un accord sur la résolution proposée par les Palestiniens », a-t-il indiqué.
« Un certain nombre d’amendements ont été proposés, puis des contre-amendements… et nous en étions à un point où les demandes palestiniennes n’avaient pas été satisfaites, et les Palestiniens préféraient que la résolution ne soit pas adoptée plutôt que de la voir adoptée d’une manière qu’ils jugeaient inadéquate », a détaillé le haut responsable.
Les Palestiniens ont accusé Abou Dhabi de trahison et de violation du consensus arabe qui faisait du règlement du conflit israélo-palestinien une condition sine qua non à la normalisation avec l’entité sioniste.
Fossé entre les peuples arabes et leurs régimes
En réaction, l’Observateur marocain de la lutte contre la normalisation avec ‘Israël’, a fermement condamné « la position de certains pays de la Ligue arabe à l’égard du projet palestinien et de leur refus de condamner l’accord de normalisation avec l’entité usurpatrice (sioniste) ».
Dans un communiqué l’Observateur marocain a assuré que « la position des ministres arabes des Affaires Etrangères démontre une nouvelle fois le fossé qui sépare les peuples arabes de leurs régimes ». Et d’ajouter : « la position du ministre marocain refusant de condamner l’accord ne reflète pas la position du peuple marocain ».