Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a plaidé l’apaisement dimanche 8 novembre au Caire, assurant le monde musulman du respect de la France, à la suite de la controverse sur les caricatures insultantes le prophète Mohammad (S).
« J’ai rappelé et je rappelle ici le profond respect que nous avons pour l’islam », a dit le ministre français au cours d’une conférence de presse dans le cadre d’une visite d’apaisement et d’explication au sujet des caricatures.
« Ce que nous combattons c’est le terrorisme, c’est le détournement de la religion, c’est l’extrémisme », a-t-il ajouté en disant qu’il venait « expliquer, si besoin était, ce combat » ainsi que « le combat (pour le) respect de la liberté de croire ».
Le Drian s’est entretenu pendant deux heures et demie avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Il a ensuite tenu une réunion avec son homologue Sameh Choukry.
Sa visite intervient peu après le déclenchement d’une controverse sur la publication de caricatures heurtant les sentiments de plus de deux milliards musulmans.
Le président français Emmanuel Macron avait promis de ne pas « renoncer à ces caricatures », invoquant la « liberté d’expression ».
Dans certains pays à majorité musulmane, des fidèles ont réagi avec colère aux propos de M. Macron dont des portraits ont été brûlés lors de manifestations et une campagne a été lancée pour boycotter les produits français.
« Inacceptable »
Le Drian a également rencontré le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, qui avait vivement critiqué la France peu après les propos de M. Macron, en assimilant la position de Paris à un « appel à la haine ».
Début octobre déjà, Al-Azhar avait jugé « raciste » le discours de M. Macron contre le « séparatisme islamiste ».
Dimanche, M. Tayeb a réitéré sa critique de la position française de défense de la liberté d’expression.
« Insulter le prophète est complètement inacceptable et nous poursuivrons quiconque manque de respect envers notre prophète devant les tribunaux internationaux », a écrit l’institution religieuse dans un communiqué à l’occasion de la visite du ministre français.
Ce dernier a reconnu à l’issue de l’entretien avoir « constaté de nombreux points de convergences ». « Le grand imam a proposé de travailler ensemble à cette convergence commune (…) car c’est ensemble que nous devons combattre le fanatisme », a-t-il ajouté.
Le président Sissi avait simplement défendu, dans un discours à l’occasion de l’anniversaire du prophète Mohammad (S) le 28 octobre « les valeurs religieuses » rejetant les « insultes au prophète ».
Par ailleurs, le ministre français a évoqué le dossier libyen, le conflit israélo-palestinien et les tensions en Méditerranée orientale au cours de ses entretiens dimanche.
Le Drian doit ensuite se rendre au Maroc, où il s’entretiendra lundi avec plusieurs hauts responsables du royaume.
Source: Avec AFP