Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a annoncé, jeudi 28 janvier, l’intention de son pays de vendre davantage d’actions du géant de l’énergie Aramco dans les années à venir, à la suite de la plus grande cotation publique au monde en 2019.
« Il y aura des offres d’actions Aramco dans les années à venir, cet argent sera transféré au Fonds public d’investissement et sera réinjecté à l’intérieur et à l’extérieur du royaume », a-t-il déclaré lors du forum de l’Initiative pour l’investissement futur (FII) réuni à Ryad en session virtuelle.
Le prince n’a pas précisé de calendrier ni quelle quantité d’actions de la société serait vendue.
Aramco a été cotée à la Bourse saoudienne en décembre 2019 à la suite du plus important premier appel public à l’épargne au monde, générant 29,4 milliards de dollars (environ 24,2 milliards d’euros) pour 1,7% de ses actions.
L’opération s’inscrivait dans le cadre d’un vaste plan de réforme destiné à diversifier l’économie du royaume, largement dépendante du pétrole.
Pour des analystes, cette nouvelle vente de parts risque de susciter peu d’intérêt chez les investisseurs dans un marché de l’énergie morose et alors que la pandémie de coronavirus sape la demande mondiale.
« L’intérêt des investisseurs internationaux pour les actions de combustibles fossiles diminue de jour en jour », a déclaré à l’AFP un banquier international basé dans le Golfe. Une nouvelle offre serait une « vente difficile dans le climat économique actuel », a-t-il ajouté.
Fin 2020, Aramco avait enregistré une baisse de 44,6 % de son bénéfice au troisième trimestre par rapport à la même période en 2019, alors que la pandémie pesait sur la demande mondiale de pétrole brut.
Le géant de l’énergie saoudienne a révélé des baisses consécutives de ses bénéfices trimestriels depuis que l’entreprise a commencé à dévoiler ses bénéfices en 2019, accentuant la pression sur les finances publiques.
L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole brut, a été durement touchée par le double choc de la pandémie et de la baisse des prix de l’or noir.
Une chute brutale des revenus pétroliers devrait entraver les plans ambitieux de plusieurs milliards de dollars du prince Mohammed ben Salmane car la diversification de l’économie qu’il prône doit être largement financée par les revenus de l’énergie.
Annoncée pour la première fois en 2016, l’introduction en Bourse d’Aramco avait été plusieurs fois repoussée. Elle devait initialement rapporter jusqu’à 100 milliards de dollars (environ 82 milliards d’euros) avec la vente de jusqu’à 5% de l’entreprise publique.
Le prince saoudien s’exprimait jeudi lors de la quatrième édition du FII, destiné à attirer les investisseurs étrangers et promouvoir le plan de diversification de l’économie du royaume.
Source: Avec AFP