Le Président turc a tenu à répondre aux propos de son homologue français qui avait déclaré que la Turquie devait quitter la Libye. Interrogé par des journalistes à la sortie de la mosquée après la prière du vendredi, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que son pays «ne se trouvait pas en Libye pour son plaisir » mais pour assurer la paix, relate le quotidien turc Yeni Şafak.
«Emmanuel Macron doit d’abord expliquer au monde pourquoi ses troupes se trouvent au Tchad et dans d’autres pays africains», a-t-il lancé.
Macron n’a pas pu apprendre (à résoudre ce genre de problèmes, a affirmé M. Erdogan). «La Libye nous a invités et nous serons là pour assurer la paix. Quelles affaires a-t-il au Tchad et au Mali?», a fulminé le leader turc.
Les propos de Macron
Emmanuel Macron s’est dit lors d’une vidéoconférence avec l’Atlantic Council diffusée le 4 février «très heureux» du changement de ton récent d’Erdogan, lequel souhaite normaliser ses relations avec les Européens après des mois de tensions.
«J’espère maintenant que nous allons obtenir des résultats» en Syrie, en obtenant «le retrait des troupes turques en Libye», au Nagorny-Karabakh et en «faisant baisser la tension en Méditerranée orientale, où la situation semble s’apaiser».
Des relations tendues
Les relations entre la France et la Turquie se sont dégradées après l’assassinat, en octobre dernier, de l’enseignant Samuel Paty, décapité près d’un collège des Yvelines pour avoir montré en classe des caricatures du prophète Mahomet. Le Président de la République a déclaré que la France ne renoncerait pas à la publication de tels dessins. En réponse, son homologue turc a appelé ses concitoyens à ne plus acheter de marchandises françaises.
À la mi-janvier, après que le Président turc a affirmé qu’Emmanuel Macron avait besoin de soigner sa santé «mentale», Paris a rappelé son ambassadeur à Ankara pour consultations. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron a envoyé à Erdogan une lettre «affichant le désir de développer les relations» entre la France et la Turquie, selon les propos du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
Source: Sputnik