Quelques jours après la décision prise par le Kosovo d’établir des relations avec l’entité sioniste, le président américain Joe Biden a demandé à la Serbie de reconnaître l’indépendance de ce pays.
Nous restons déterminés à soutenir l’objectif d’intégration européenne de la Serbie et nous vous encourageons à continuer de prendre des mesures difficiles pour atteindre cet objectif, notamment en introduisant les réformes nécessaires et en concluant un accord de normalisation global avec le Kosovo, axé sur la reconnaissance mutuelle, a indiqué M. Biden dans une lettre de félicitations à la Serbie, à l’occasion de sa fête nationale du 15 février, rapporte l’agence russe Sputnik.
Selon le service de presse de l’administration du président serbe, le président serbe, Aleksandar Vucic, a refusé cette proposition.
«…Quant à la reconnaissance mutuelle, cela n’est spécifié dans les actes d’aucune organisation internationale. Nous comprenons que c’est la nouvelle politique des États-Unis. Washington a déjà entrepris des tentatives pour imposer ce terme [de reconnaissance mutuelle, ndlr] comme quelque chose que nous devons accepter comme une décision finale, j’ai déjà dit en face ce que je pensais de la reconnaissance, et ma réponse ne change pas », a indiqué M. Vucic aux journalistes après des exercices militaires dans la ville de Pancevo.
Reconnaissance internationale
Selon Sputnik, une confrontation armée entre séparatistes albanais de l’Armée de libération du Kosovo (UÇK) et la police ainsi que l’armée yougoslaves a abouti en 1999 à des bombardements de la République fédérale de Yougoslavie par l’Otan. Des pogroms en 2004 au Kosovo ont conduit à l’exode des Serbes de cette région autonome.
D’une population de quelqu’un million et demi, le Kosovo-Métochie a proclamé unilatéralement son indépendance par rapport à Belgrade le 17 février 2008, mais reste serbe en droit international selon la résolution 1244 de l’Onu adoptée en 1999.
Ces dernières années, cette république autoproclamée œuvre pour adhérer aux organisations internationales dont l’Unesco et Interpol.
Mais plus de 90 pays, parmi lesquels la Russie, l’Inde, la Chine et cinq membres de l’Union européenne, sont contre la reconnaissance du Kosovo.
En 2008, Israël a été l’un des premiers à avoir reconnu officiellement l’indépendance du Kosovo. Avec les Etats-Unis, la France, le Royaume uni, l’Allemagne.
Le lundi 29 janvier dernier, le Kosovo lui a rendu la pareille en reconnaissant ‘Israël’, mais aussi la ville sainte d’al-Qods occupée comme la capitale de l’entité sioniste, en demandant officiellement à y ouvrir son ambassade au cours des prochains mois. Son accord avec l’entité sioniste prévoit aussi, selon des sources diplomatiques israéliennes , la reconnaissance par le Kosovo du mouvement de résistance libanais Hezbollah comme une « organisation terroriste », dans ses deux branches politique et militaire.
Depuis Washington, le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price avait commenté cet évènement en disant : « Lorsque nos partenaires sont unis, les Etats-Unis sont encore plus forts ».
Selon l’ex-président américain Donald Trump, le Kosovo est le premier pays à majorité musulmane à avoir reconnu Israël. De concert avec l’Arabie saoudite, les Etats-Unis oeuvrent pour contraindre les pays musulmans non arabes à normaliser avec l’entité sioniste. Une démarche indispensable pour le royaume wahhabite pour entreprendre cette normalisation à son tour, et ne pas perdre le leadership du monde islamique. Il fait de même avec les Etats arabes. Pour les mêmes raisons.