Les services de renseignement américains n’écartent toujours pas l’hypothèse de l’accident de laboratoire pour expliquer l’apparition à Wuhan, en Chine, de la pandémie de Covid-19, ont indiqué mercredi 14 avril leurs responsables.
« La communauté du renseignement ne sait pas exactement où, quand, ni comment le virus du Covid-19 a été transmis initialement », a déclaré la directrice du renseignement, Avril Haines, devant une commission du Sénat.
Elle a mentionné les « deux théories » expliquant l’origine du coronavirus : un contact humain avec des animaux infectés ou l’accident de laboratoire.
« Nous en sommes là », a-t-elle ajouté. « Mais nous continuons à travailler sur cette question, nous rassemblons des informations et nous faisons tout notre possible pour vous donner le plus de confiance possible » dans les explications sur l’origine de la pandémie.
« Nous faisons tout ce que nous pouvons et nous utilisons toutes les ressources à notre disposition pour faire toute la lumière là-dessus », a renchéri le directeur de la CIA, William Burns.
Mais « ce qui est clair pour nous et nos experts, c’est que les dirigeants chinois n’ont pas été complètement francs ou transparents dans leur coopération » avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l’origine du coronavirus, a-t-il ajouté.
L’enquête de l’OMS se poursuit
Les services de renseignement coopèrent avec d’autres agences gouvernementales et les universités pour tenter de déterminer la provenance exacte du virus, a en outre indiqué le général Paul Nakasone, chef de l’agence de renseignement militaire, la NSA.
Dans leur rapport publié fin mars, les experts internationaux de l’OMS avaient jugé « extrêmement improbable » la théorie selon laquelle le coronavirus aurait pu s’échapper de l’Institut de virologie de Wuhan, la ville du centre de la Chine où le Covid-19 a fait son apparition fin 2019.
Mais le directeur de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a demandé quelques jours plus tard à poursuivre l’enquête sur cette hypothèse, notant que les experts internationaux lui « avaient fait part de leurs difficultés à accéder aux données brutes » pendant leur séjour en Chine.
La thèse de la fuite de l’Institut de virologie de Wuhan avait été défendue avec force par l’administration américaine sous la présidence de Donald Trump, se fondant sur les informations des services de renseignement. La Chine a toujours nié cette possibilité.
Source: Avec AFP