Dans la nuit du 14 mai dernier, 4 jours après le déclenchement des hostilités entre les factions de la résistance palestinienne et l’entité sioniste, la terre a tremblé dans toute la bande de Gaza. Plus de 1.000 missiles et roquettes ont été tirés sur ses zones Nord et Est, dans l’une des plus grandes offensives de cette guerre que les Israéliens avaient baptisée Gardien du mur.
Selon l’armée d’occupation israélienne, 160 avions dont des hélicoptères, en plus de l’artillerie et des navires de guerre israéliens avaient participé au bombardement.
Plus tard, les dirigeants israéliens ont indiqué avoir détruit le réseau de tunnels souterrains du Hamas, censé abriter ses combattants et ses missiles et roquettes, qu’ils avaient baptisé « le métro du Hamas ». Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est sorti pour se targué d’en avoir détruit 100 km !
Loin de là, a protesté le numéro du Hamas, Yahia al-Sanwar, selon lequel seuls 5% de ce réseau qui s’étend sur 500 km ont été touchés par cette offensive israélienne.
Et il s’avère selon le journal libanais al-Akhbar, citant des sources de la résistance palestinienne, que cette dernière avait mis au point toute une stratégie de construction de ces réseaux de tunnels pour dérouter les forces d’occupation israélienne au cas où elles décident de les détruire. Ses experts avaient décortiqué minutieusement les nombreuses expériences d’échec durant les années précédentes.
En érigeant ses tunnels, et se sachant surveillée depuis les airs, ainsi que par leurs agents sur terre, la résistance palestinienne savait très bien qu’elle ne pouvait cacher totalement aux Israéliens les travaux de leur édification.
« L’opération de creusement des tunnels et leur fortification nécessitent la présence d’ateliers pour la fabrication de béton qui ne soient pas très loin », indique al-Akhbar. C’est donc un premier indice sur la présence d’une activité de creusement d’un tunnel.
« Il en est de même pour les opérations de transport du sable depuis les endroits creusés, elles ne peuvent non plus être dissimulées totalement. Il n’est donc pas difficile pour l’ennemi de définir où se trouve l’entrée des tunnels », poursuit le journal.
Or selon ce dernier, l’entrée du tunnel pouvait s’étaler sur plusieurs dizaines de mètres, et dont permettre une plus grande ramification de tunnels que seuls leurs concepteurs, leurs constructeurs et les combattants en connaissent les trajets.
« De même, en général, chaque opération de creusement se clôturait par la fermeture de son entrée principale » considérée être « une zone brûlée » selon le terme sécuritaire, voire même une « zone morte » qui ne saurait être utilisée ni pour les entrées ni pour les sorties.
« La résistance a utilisé un plan intelligent en livrant à l’ennemi des tunnels secondaires qu’elle avait définis au préalable, en lui dévoilant leurs emplacements d’une façon bien étudiée à travers les déplacements de ses éléments. Elle lui a livré de faux tunnels », a été le résultat final de ces manœuvres de déroutement, selon al-Akhbar.
Celles-ci ont réussi à amenuiser considérablement la force de destruction de ces tunnels par les forces israéliennes qui sont bel et bien tombées dans le piège que les résistants palestiniens leur avaient tissé depuis de longues années.
Auparavant, les Palestiniens avaient de leur côté réussi à ne pas tomber dans le piège tendu les Israéliens.
En effet, quelques heures avant ces bombardements aériens, le 13 mai, l’armée israélienne avait fait l’annonce du lancement de son opération terrestre contre la bande de Gaza, faisant en sorte que les médias la relaient immédiatement.
Mais la résistance palestinienne était restée sceptique soupçonnant un leurre. D’autant que les mouvements de l’armée israélienne à la frontière avec la bande de Gaza ne présageaient pas d’incursion terrestre.
« Les forces israéliennes se trouvaient de 5 à 8 kilomètres de la frontière », avait observé la résistance. Elle avait aussi constaté l’absence de mobilisation importante à la frontière avec la bande de Gaza, alors que la plus forte mobilisation des troupes israéliennes se trouvaient plutôt au nord de la Palestine occupée, aux confins avec le Liban. La direction de l’armée ayant annoncé la veille de l’éclatement des hostilités « le plus grand exercice militaire de son histoire », en préparation à une guerre sur plusiers fronts.
La résistance palestinienne avait bien compris que l’annonce avait un but bien calculé : celui de pousser les combattants palestiniens à se cacher dans les tunnels et s’attendait à une telle tromperie pour causer le plus de pertes dans leurs rangs pour les mettre hors du combat.
L’armée israélienne « s’attendait à ce que le Hamas fasse entrer quatre de ses brigades dans les tunnels et que grâce aux frappes aériennes il devait s’en suivre la mort de 800 d’entre eux », a expliqué le quotidien israélien Maariv.
Selon le journal, lorsqu’elle a constaté que la tromperie n’a pas marché et que les centaines de combattants palestiniens n’ont pas afflué vers les tunnels, elle a décidé au bout de trois heures d’attente de procéder toutefois à leur bombardement.
Ce qui a été présenté dans certains médias internationaux comme une frappe réussie de l’armée israélienne n’aura été qu’une manoeuvre médiatique destinée à dissimuler le revers: le nombre des tués palestiniens a été bien en deça des résultats escomptés. Ni les salves de tirs de la résistance palestinienne n’ont connu de répit durant les 11 jours de la guerre. Ni l’incursion terrestre israélienne n’a pu voir le jour.
Les observations pertinentes de la résistance palestinienne ont été réalisées grâce à une action de surveillance aérienne et à une collaboration bien étroite des renseignements. De concert avec la résistance au Liban, insiste al-Akhbar. Comment? le secret est encore bien gardé…
Source: Médias