Les États-Unis ont présenté leurs excuses au président syrien Bachar el-Assad pour les frappes effectuées samedi dernier par des forces de coalition contre l’armée syrienne, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Lors d’un entretien avec une télévision russe le chef de la diplomatie russe a réclamé une enquête minutieuse sur la frappe contre le convoi humanitaire, en déchiffrant en la nature des projectiles qui ont été utilisés dans l’attaque.
« Oui, ils se sont excusés », a déclaré Sergueï Lavrov dans une interview à la chaîne de télévision russe Vesti. En allusion aux raids aériens perpétrés contre des positions de l’armée gouvernementale près de Deir Ezzor, et qui ont fait au moins 83 victimes, samedi dernier, une semaine après la conclusion de l’accord Lavrov-Kerry sur la Syrie.
Or, la partie américaine a vite qualifié ce raid de « bavure », précisant qu’elle ignorait que ses frappes visaient les troupes gouvernementales.
Le département de la Défense a lancé dans la foulée une enquête sur cet incident, à laquelle participeront d’autres pays de la coalition.
Commentant les frappes à Deir Ezzor, le ministère russe des Affaires étrangères avait auparavant déclaré que les actions des pilotes étaient à la limite de la négligence criminelle et de la complicité directe avec le terrorisme.
Attaque du convoi humanitaire : il faut voir les projectiles
S’exprimant sur la frappe contre le convoi du Croissant rouge syrien et de l’ONU près d’Alep, le chef de la diplomatie russe a estimé qu’il est nécessaire de lancer une enquête impartiale et d’étudier avant tout les preuves
« Il faut présenter les projectiles avec lesquels a été bombardé le convoi» de l’Onu près d’Alep, a estimé Lavrov.
Ce geste à la fois « simple » et « élémentaire » constitue le premier pas nécessaire pour faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé le 19 septembre quand 18 camions chargés d’aide humanitaire ont été endommagés par des bombardements à l’ouest d’Alep.
Comme l’a souligné M. Lavrov, les informations concernant le bombardement divergent : d’abord, on estimait que le convoi avait été frappé par l’artillerie, avant que l’on ne commence à évoquer des hélicoptères.
Commentant les tentatives d’accuser Moscou et Damas de l’attaque, Sergueï Lavrov a fait remarquer que depuis sa proposition d’étudier les munitions, il « n’a plus entendu personne soutenir les accusations qui se multiplient ces derniers temps dans la presse ».
Avec Sputnik