Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a affirmé que les pays du Golfe ont posé « beaucoup de conditions » que Beyrouth ne peut pas remplir.
Dans un entretien, jeudi soir 9 décembre, à une chaîne libanaise locale, M. Bou Habib a fait savoir que les autorités libanaises n’ont pas encore obtenu « le rétablissement des relations telles qu’elles étaient avant avec les pays du Golfe », ajoutant que ces pays avaient posé au Liban « de nombreuses conditions ».
Sur la possibilité de répondre aux exigences du président Macron et du prince Mohammed ben Salmane, il a déclaré : « Il y a beaucoup de conditions que nous ne pouvons pas mettre en œuvre ».
« Je demande à tout pays intéressé par le Hezbollah et son influence s’il quitte le Liban, son départ ne va-t-il par renforcer davantage le Hezbollah ? »
Et d’ajouter: « Nous, au gouvernement, n’avons pas la capacité de dire au Hezbollah d’intervenir ou de ne pas intervenir en Syrie ou au Yémen, vu que le Hezbollah nous dit qu’il n’intervient pas là-bas ».
Bou Habib a en outre estimé que « la résolution de la crise avec le Golfe passe par le dialogue », et non par les diktats.
Rappelons que l’Arabie saoudite n’a toujours pas normalisé ses relations avec le Liban en dépit de la démission du ministre de l’information Georges Cordahi et du voyage à Riyad du Président français Emmanuel Macron.
Le réchauffement des relations passe par « la nécessité de limiter la possession d’armes aux institutions légales de l’État », pouvait-on lire dans le communiqué conjoint franco-saoudien.
Pour sa part, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhan a prétendu qu’il n’y a pas de crise diplomatique entre le Liban et l’Arabie saoudite. Estimant que la crise se situe entre la population libanaise et le Hezbollah.
« Nous devons voir des actions, pas des paroles, de la part du gouvernement libanais, et nous devons voir de vraies réformes », a dit le ministre saoudien.