S’exprimant le lundi 27 décembre, le président de la république, le général Michel Aoun a tenu à répondre aux interrogations de la population libanaise confrontée à de multiples économiques, financières, judiciaires et politiques crises alors que les autorités exécutives restent confrontées à la paralysie des institutions.
Le chef de l’état a ainsi indiqué avoir oeuvrer ces dernières années en silence, parfois avec succès, parfois sans succès pour éviter l’effondrement actuel. Il a ainsi rappelé avoir à plusieurs reprises appelé à des conférences internes pour tenter de résoudre la crise mais le système l’aurait jusqu’alors refusé pour ne pas prendre en considération l’intérêt de la population.
Mon adhésion à l’unité, à la souveraineté, à l’indépendance et à la liberté du Liban m’a poussé à affronter, en 1990, les projets d’hégémonie sur l’État. Cependant, les intérêts de l’extérieur et de l’intérieur se sont entendus et ont été plus forts. le pays était gouverné par un système politique et financier sans souveraineté ni partenariat.
Il a rappelé avoir ainsi appelé au dialogue avec les manifestants en octobre 2019, ce qu’ils auraient refusé pour se retrancher sous le slogan “tous signifie tous”.
“Il est vrai que défendre la terre natale nécessite la coopération entre l’armée, le peuple et la résistance”, estime le président de la république qui note que cela est la responsabilité primaire de l’état et que la seule entité qui peut mettre en place une stratégie de défense pour la mettre en ouvre est celle-ci. Il accuse ainsi des personnes d’avoir mis en place un plan “systématique et délibéré” pour démanteler les institutions étatiques. La dissolution de l’état doit cesser, estime le chef de l’état.
La solution, note le président de la république, induit en premier la responsabilité pour déterminer les personnes coupables d’avoir oeuvré en faveur de l’effondrement, puis de protéger les fonds des déposants et de le leur rendre.
Il s’agit aussi d’oeuvrer en faveur d’un état laïc et d’un nouveau système qui devrait permettre la décentralisation administrative et financière.
Qui a fait obstruction à l’audit criminel? L’objectif de la procrastination est-il de cacher ou de couvrir les propriétaires de milliardaires volés et gaspillés ?
Le chef de l’état note aussi que la loi instituant un contrôle formel des capitaux reste bloqué tout comme le projet de retour des réfugiés syriens et différents projets de loi ou encore l’audit des comptes publics depuis 1997.
Les prochaines élections législatives doivent constituer un référendum sur cette base, poursuit le président de la république.
Le général Aoun accuse ainsi les personnes à l’origine des retards pris dans la mise en place du précédent plan de sauvetage d’avoir retardé également les négociations avec le Fonds Monétaire International, augmentant ainsi les coûts et les pertes des déposants. L’absence d’un chiffrage des pertes et d’une distribution juste a induit une perte du soutien de la communauté internationale contraire à l’intérêt de la population.
La paralysie du gouvernement a entrainé à son tour la paralysie des institutions publiques, souligne le président de la république qui appelle à la réunion dès que possible du gouvernement Mikati pour adopter des solutions face à la crise.
Cette dissolution de l’état est une crise, note le général Aoun, qui fait suite à la paralysie des projets visant à résoudre les crises de l’électricité, du pétrole, de l’eau entre autres.
Aussi, le président de la république note que le conseil constitutionnel est désormais paralysé, rappelant par ailleurs que ses prérogatives sont aujourd’hui limitées.
Source: Avec Libnanews