« Nous avons documenté une tendance des forces ukrainiennes à mettre en danger les civils et à violer les lois de la guerre lorsqu’elles opèrent dans des zones peuplées », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, dans un communiqué paru le jeudi 4 août.
D’après Amnesty, l’armée ukrainienne a mis des civils en danger en établissant des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux et en lançant des attaques depuis des zones peuplées contre les forces russes. De telles tactiques violent le droit international humanitaire, avertit l’ONG dans un communiqué, cité par l’AFP.
« Le fait de se trouver dans une position de défense ne dispense pas l’armée ukrainienne de respecter le droit international humanitaire », a-t-elle ajouté.
Entre avril et juillet, des chercheurs d’Amnesty International ont enquêté sur les frappes russes dans les régions de Kharkiv (est), du Donbass et de Mykolaïv (sud-est), inspectant les sites touchés par des frappes et interrogeant des rescapés, des témoins et des proches de victimes.
Kiev indigné
En réaction, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, s’est dit « indigné » par les accusations « injustes » de l’ONG Amnesty International, qui a reproché à Kiev de mettre en danger des civils dans le cadre de la guerre avec Moscou.
« Je suis indigné tout comme vous par le rapport d’Amnesty International. Je le considère comme injuste », a dit Dmytro Kouleba dans un commentaire par vidéo publié sur Facebook.
Des bases dans des bâtiments civils
Selon l’ONG, ces chercheurs ont trouvé des preuves que les forces ukrainiennes lançaient des frappes à partir de zones résidentielles peuplées et avaient établi des bases dans des bâtiments civils dans 19 villes et villages de ces régions.
La plupart des zones résidentielles où se trouvaient les soldats étaient situées à des kilomètres des lignes de front, note Amnesty, soulignant que d’autres options qui n’auraient pas mis en danger les civils – comme des bases militaires ou des zones densément boisées à proximité – étaient possibles.
L’ONG indique qu’à sa connaissance les soldats qui se sont installés dans ces zones d’habitation n’ont pas demandé aux civils d’évacuer. Elle affirme que les forces ukrainiennes ont établi des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux.
Si l’ONG dénonce ces tactiques ukrainiennes, elle insiste sur le fait qu’elles ne « justifient en aucun cas les attaques russes aveugles ».
Amnesty International dit avoir contacté le ministère ukrainien de la Défense à propos des conclusions de ses recherches le 29 juillet mais n’avoir pas reçu de réponse au moment de la publication du communiqué.