Amnesty International s’est fendue ce mardi d’un communiqué en complet déphasage avec la réalité du drame syrien et dans lequel la victime devient carrément l’agresseur.
Alors que l’opinion internationale commence dans sa majorité à comprendre les véritables enjeux de la guerre déclarée dès 2011 à l’Etat syrien par l’administration Obama et ses alliés arabes, l’organisation de défense des droits de l’Homme trouve encore le moyen d’accabler le gouvernement syrien de tous les maux et de l’accuser des pires crimes.
Dans ce communiqué kilométrique où il n’est pas dit un mot sur les atrocités commises par les pendants syriens de Daech et d’Al-Qaïda, Amnesty International accuse le gouvernement syrien d’avoir procédé à des pendaisons extrajudiciaires de masse à la prison de Saidnaya.
« Entre 2011 et 2015, chaque semaine, et souvent deux fois par semaine, des groupes englobant jusqu’à 50 prisonniers ont été sortis de leurs cellules et exécutés par pendaison. En cinq ans, pas moins de 13 000 personnes, pour la plupart des civils soupçonnés de s’opposer au régime, ont été pendues en secret à Saidnaya », assure l’ONG de défense des droits de l’Homme qui s’empresse d’exiger que l’on envoie au poteau Bachar Al-Assad et ses proches collaborateurs.
Dans son communiqué qui renvoie à son rapport, intitulé « Abattoir humain : pendaisons de masse et extermination à la prison de Saidnaya, en Syrie », Amnesty International omet, bien évidemment aussi, de dire que le gros des victimes de la guerre syrienne se compte parmi les soldats de l’armée arabe syrienne. Un constat appuyé autant par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui soutient pourtant l’opposition, que par l’ONU.
Le plus curieux, c’est qu’Amnesty International – qui pourrait aisément remporter la palme de l’ONG qui défend le plus les groupes terroristes dans le monde arabe – ait décidé de sortir son rapport à un moment où le peuple syrien commence à voir le bout du tunnel et où l’armée arabe syrienne, aidée par l’armée russe, enchaîne les victoires sur Daech et Al-Qaïda. Les terroristes vivent pour ainsi dire leur dernier quart d’heure dans le nord de la Syrie.
Les troupes de l’armée arabe syrienne, appuyées par des combattants du Hezbollah libanais et par des frappes russes, sont, en effet, parvenues à assiéger complètement Al-Bab et ses environs du côté sud, tandis que les forces turques et des rebelles l’assiègent déjà au nord, à l’est et à l’ouest. L’armée arabe syrienne avait déjà réussi dans la nuit de dimanche à lundi à prendre le contrôle de la seule route aux mains de l’EI qui liait cette ville au reste du territoire syrien. Située à 25 km au sud de la frontière turque, la ville d’Al-Bab est considérée comme un point stratégique par tous les acteurs du conflit.
Est-ce pour faire affaiblir politiquement le gouvernement syrien et minimiser ses victoires que l’ONG britannique a sorti son rapport ?
Quelle que soit la réponse, Amnesty et ses soutiens savent pertinemment qu’ils ne pourront pas renverser le rapport de force sur le terrain. En multipliant les rapports comme celui qu’elle vient de produire, Amnesty International cherche, en revanche, à peser sur l’après-crise. Tout le monde l’aura compris, son rêve est d’assister à l’émergence d’une « nouvelle Syrie » où Bachar Al-Assad serait éjecté du pouvoir. Du déjà vu et du déjà entendu.
Par Khider Cherif
Source : Comité Valmy