Les milieux politiques et sécuritaires israéliens observent de près les développements de la relation entre l’Egypte et le mouvement palestinien Hamas, notamment les ententes sécurittaires, politiques et économiques conclues entre les deux parties loin des médias.
C’est ce qu’a révélé dans une étude l’institut de recherches israélien pour la sécurité nationale, affilié à l’université de Tel Aviv.
Une délégation du Hamas, dirigée par le vice-président du bureau politique du mouvement, Ismaïl Haniyeh, s’était rendue au Caire pendant plusieurs jours, où elle a rencontré des responsables égyptiens, dont le chef des renseignements, Khaled Fawzi. S’en est suivi une autre délégation sécuritaire du Hamas de haut rang début février, et qui a regroupé des représentants des brigades Ezzedine el-Qassam, branche armée du Hamas.
L’étude israélienne en question a attribué la « nouvelle page » dans la relation entre l’Egypte et le Hamas à une série d’ententes conclues sur plusieurs plans. Parmi ces mesures, l’étude sioniste cite entre autre: le trafic d’armes par les tunnels, l’infiltration de combattants dans le Sinaï, et l’interdiction de lancer des attaques contre l’armée égyptienne à partir de la Bande de Gaza.
Sur le plan politico-économique, l’étude israélienne évoque « l’organisation de la procédure d’ouverture du passage de Rafah, le renforcement des échanges commerciaux entre le Caire et Gaza, la cessation de la campagne médiatique réciproque dans les médias, et la médiation égyptienne entre le Hamas et Israël d’une part, et entre le Hamas et le Fatah de l’autre.
Pour sa part, le Hamas a fait savoir qu’il ne s’ingère pas dans les affaires intérieures de l’Egypte, signe de la distanciation prise par le Hamas face aux relations tendues entre les Frères musulmans et le président Abdel Fattah Sissi.
Reconnaissance égyptienne du Hamas?
Partant de là, l’étude israélienne a estimé que le développement des relations entre le Hamas et le Caire doit pousser Tel Aviv à exploiter ce « moment historique pour mener un dialogue stratégique avec l’Egypte au sujet d’une vision commune à l’avenir de la Bande de Gaza, le tout au service de leurs intérêts communs ».
Et de poursuivre: « Le Hamas est dans une crise interne et externe, ceci nous permet de placer ce mouvement devant deux choix: soit il devient plus flexible et plus pragmatique ce qui ouvre la voie à la reconstruction de la Bande de Gaza, soit il reste attaché à la violence, ce qui en découle plus d’isolement politique ».
Selon les chercheurs israéliens qui ont effectué l’étude, le développement de la relation entre l’Egypte et le Hamas doit motiver Israël pour renforcer la coordination avec les services de sécurité égyptiens dans la lutte contre les groupes armés dans le Sinaï et à Gaza.
Par ailleurs, les deux chercheurs ont recommandé à la direction israélienne d’aviser l’Egypte que tout consensus avec le Hamas ne doit comprendre une reconnaissance de la légitimité du mouvement, puisque ceci facilitera le trafic d’armes vers Gaza.
Et de conclure: « Si Israël réalise que l’entente entre l’Egypte et le Hamas ne portera pas atteinte à ses intérêts, il prendra des mesures d’allègement du blocus imposé sur la Bande de Gaza ».
Traduit du site al-Akhbar
Source: site