Le président français Emmanuel Macron a nommé ce mercredi 7 juin son ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian comme «envoyé personnel pour le Liban». Raison invoquée : «faciliter» une solution «consensuelle et efficace» à la grave impasse politique que traverse le pays.
Jean-Yves Le Drian, présenté comme un homme doté d’une solide expérience dans « la gestion de crises », « envisage de se rendre très rapidement au Liban », a ajouté un conseiller du président français. Ce dernier lui a demandé « de lui faire rapport rapidement sur la situation », rapporte l’AFP.
« La situation reste difficile au Liban », avec la nécessité de « sortir à la fois de la crise politique et des difficultés économiques et financières », a estimé le conseiller du président, rappelant qu’Emmanuel Macron s’était personnellement « beaucoup engagé » sur ce dossier.
Selon Paris, il faut d’urgence « réunir une forme de consensus » pour permettre l’élection d’un président du Liban, pays sans chef d’État depuis plus de sept mois en raison des blocages politiques dans ce système aux équilibres complexes. Et aussi accélérer la mise en œuvre des « réformes nécessaires ».
Le Parlement libanais profondément divisé
Le Parlement libanais est convoqué le 14 juin pour tenter à nouveau d’élire un président. Mais il est profondément divisé sur l’élection de l’ex-ministre Sleiman Frangié soutenu par le tandem Hezbollah et du mouvement Amal, et Jihad Azour, un haut responsable du Fonds monétaire international, ayant recu l’appui des partis libanais chrétiens.
« Puisque le Parlement est convoqué, il faut que cette échéance soit utile », « il ne faut gâcher aucune occasion », a plaidé l’Elysée, relevant l’émergence de deux candidats, Sleiman Frangié et Jihad Azour.
« Notre ligne reste la même », à savoir que la sortie de crise « nécessite davantage qu’un accord sur un nom », a ajouté la présidence française, qui affirme depuis des mois n’avoir aucun candidat pour la succession de Michel Aoun, dont le mandat présidentiel a expiré le 31 octobre.