Les États-Unis renforcent leur présence militaire dans le gouvernorat de Hadramaout, à l’est du Yémen, de concert avec les Britanniques, avec l’assistance de l’Arabie saoudite.
Selon le journal libanais al-Akhbar, ils ont envoyé au milieu de cette semaine des dizaines de Marines dans le camp des forces saoudiennes situé à proximité de la première zone militaire du Yémen, dans les périphéries de la ville de Sayun, le centre administratif de Wadi Hadramaout.
Ce gouvernorat est contrôlé par le parti yéménite al-Islah qui prend ses instructions de la salle des opérations de la « coalition » à Riyad. La présence des forces américaines n’y est pas nouvelle. Elle se manifeste de temps à autre depuis 2017 , d’après les médias.
Selon les sources militaires de cette région, la visite de l’équipe américaine a été organisée par les forces saoudiennes à l’insu du ministère de la Défense du gouvernement Mou’ine Abdel Malek à Aden.
Ce sont des éléments saoudiens de la Brigade 101 qui les ont accompagnés dans leur tournée dans la ville historique de Tarim, puis à l’hôpital de Sayoun ainsi que dans deux lycées. Et ce sans autorisation préalable des autorités locales.
« L’objectif de cette tournée est de faire une démonstration de force et de présence sans liens avec les aspects humanitaires », ont expliqué les sources à al-Akhbar, selon lesquelles elle vise à terroriser la population et à imposer cette présence militaire dans le Hadramaout, riche province en hydrocarbures.
Le journal rapporte que l’ambassade des Etats-Unis a ouvert ses portes pour recruter des jeunes yéménites dans le but de normaliser les relations avec la société de cette région.
De même, l’ambassadeur américain au Yémen, Stephen Fagin, s’est rendu hier dans la ville de Moukalla, a révélé le gouverneur de Hadramaout à Sanaa, le général Louqman Baras, dans une interview à Al-Akhbar.
Lors de sa visite, Fagin a inspecté les forces américaines à l’aéroport d’Al-Rayyan, puis s’est rendu dans la soirée à l’aéroport de Sayoun, où il a été reçu par le commandement de la première région militaire, ainsi que par des chefs militaires saoudiens et des officiers américains.
Baras a qualifié cette visite de « suspecte », affirmant qu’elle « s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’une conspiration américaine dans le Hadramaout et contredit tous les efforts de paix régionaux et internationaux ». Il a souligné que « la société de cette province rejette catégoriquement ces mesures opportunistes américaines » et imputé aux « autorités fidèles à la coalition l’entière responsabilité de l’abandon de la souveraineté nationale ».
En parallèle, le journal constate que les Britanniques aussi se sont activés dans le Hadramaout, depuis la semaine passée, y élargissant leur présence. Leur ambassade, ainsi que celle des Etats-Unis, accueillent des commandant de la Force maritime du gouvernement d’Aden, dans le but de former une unité qui serait chargée de « protéger le littoral » sur la mer Rouge, sous leur supervision.
Les sources ont souligné que les Américains et les Britanniques justifiaient les récentes mesures par leurs craintes de répercussions graves sur la navigation maritime, compte tenu de la multiplicité des factions affiliées à la « coalition » stationnées sur les côtes occidentales et orientales s’étendant de la mer Rouge, celle d’Oman et l’océan Indien.
Commentant depuis Sanaa ces agissements, le gouverneur de Hadramaout a demandé aux Etats-Unis de respecter la volonté du peuple yéménite et de stopper leurs ingérences colonisatrices dans ce gouvernorat réclamant le départ de toutes les forces étrangères.
« Au cas ou ces forces insistent pour rester, elles seront des cibles légitimes. La riposte sera surprenante et douloureuse pour les colonisateurs dans toutes les régions de leur stationnement à Hadramaout et les autres gouvernorats du sud », a-t-il menacé.
Source: Médias