Le quotidien libanais al-Akhbar a révélé que le mystère persiste autour de l’activité intense et croissante des avions militaires étrangers opérant des vols entre l’aéroport de Beyrouth, la base aérienne de Hamat de l’armée libanaise, et entre les bases militaires de la région, y compris l’aéroport de Tel Aviv dans l’entité occupante.
En une semaine, entre le 14 et le 20 de ce mois-ci, 9 avions Atlantistes ont été enregistrés atterrissant dans les deux aéroports de Beyrouth et de Hamat qui renferme la base aérienne de l’armée libanaise.
Des sources ont indiqué à Al-Akhbar que la cargaison de certains avions comprenait des dispositifs utilisés pour le brouillage, ce qui soulève des questions sur la raison de leur transport au Liban, et s’ils sont utilisés pour brouiller le réseau de communication de la résistance dans le cas de l’extension de la guerre qui se déroule actuellement au sud du Liban contre les positions militaires israéliennes.
Les sources ont rappelé le rôle majeur de l’arme de signalisation de la résistance qui a joué un rôle primordial lors de l’offensive israélienne de juillet 2006.
Deux ans plus tard, en 2008, le gouvernement libanais du Premier ministre Fouad Siniora avait à son tour tenté en vain de démanteler le réseau de communication de la résistance.
Les mêmes sources ont confirmé que les autorités de sécurité des aéroports de Beyrouth et de Hamat « prennent note » de ce que les avions transportent dans leur manifeste, sans qu’il n’y ait d’audit sérieux de ces chargements, notant que la base aérienne de Hamat manque de dispositif scanner.
Le site Intelsky, spécialisé dans la surveillance des mouvements aériens dans la région, a suivi, entre le 14 et le 20 novembre, l’atterrissage de neuf avions militaires (un à Hamat et huit à l’aéroport de Beyrouth) appartenant à des États membres de l’Otan.
Le 14, un avion militaire Lockheed C130H Hercules appartenant à l’armée de l’air néerlandaise a atterri à Hamat.
Auparavant, entre le 15 octobre et le 2 novembre, 5 avions néerlandais avaient atterri à Hamat et 4 à l’aéroport de Beyrouth.
Dans l’aéroport de Beyrouth, les atterrissages suivants ont été signalés :
Le 14 novembre, 3 avions, un Airbus 400M Atlas belge et 2 autres appartenant à la Royal Air Force britannique du même modèle.
Le 16, deux avions, un Boeing américain C -17A Globemaster III et un polonais de type CASA C-295M.
Le 17 novembre, un avion américain Boeing C-17A Globemaster III.
Le 20, 3 avions dont deux espagnols, des Airbus 400M Atlas et un français de type CASA CN-235- 300M.
A noter que certains types de ces énormes avions, comme le Boeing C-17A Globemaster, sont destinés au transport d’équipements lourds.
Beyrouth-Tel Aviv en passant par Chypres
Bien que la loi libanaise interdise les vols directs entre le Liban et l’entité sioniste, le site a observé l’atterrissage de trois avions à l’aéroport de Beyrouth ayant des liaisons avec Tel Aviv.
Le premier a eu lieu le 14 novembre, lorsque d’un avion, le Royal Air Force britannique (Airbus A400M Atlas) a réalisé deux vols Tel Aviv-Beyrouth puis Beyrouth-Tel Aviv en effectuant dans les deux cas un « touch and go » (toucher la piste et décoller directement sans s’arrêter) sur la base britannique Akrotiri à Chypre « par observation » de l’interdiction des vols directs par la loi libanaise.
Le seconda a eu lieu le 16 novembre par l’appareil de l’US Air Force (Boeing C-17A Globemaster III). Le site Internet Intelsky a indiqué que l’avion avait disparu des radars avant l’atterrissage et était réapparu après le décollage supposé. La période pendant laquelle l’avion a été absent des radars au-dessus de Larnaka n’a duré que 4 minutes à une altitude de 1 264 mètres, ce qui renforce l’hypothèse selon laquelle il n’a pas réellement atterri à Chypre.
Le troisième a été réalisé par un avion de la Royal Air Force britannique (Airbus A400M Atlas). En provenance de Tel Aviv, il a effectué un atterrissage camouflé à Akrotiri, à seulement 375 mètres d’altitude au-dessus de la base, ce qui signifie qu’il a violé la loi libanaise.
A noter que des vols quotidiens ont été enregistrés entre la base d’Akrotiri et Tel-Aviv depuis le déclenchement de l’opération du Hamas Déluge d’al-Aqsa, le 7 octobre dernier.
Ce qui ne manque pas de susciter des soupçons quant à savoir si ces voyages font partie de stratégies plus larges liées aux conflits en cours et dans le contexte d’efforts visant à renforcer les capacités militaires de certaines parties dans la région, ou à leur fournir un soutien logistique comprenant le transport des équipements et des fournitures nécessaires.
À l’ambiguïté s’ajoute le silence complet sur la position officielle libanaise, en particulier celle du commandement de l’armée libanaise, à l’exception d’une déclaration publiée le 10 de ce mois.
Elle y a indiqué qu’« une partie du trafic aérien à l’aéroport est une activité de routine visant à transférer de l’aide militaire à l’armée libanaise ». La nature de l’autre partie n’a toutefois pas été précisée.
La déclaration a été publiée après que le site Internet Intelsky a surveillé une importante activité d’avions militaires étrangers inédites au Liban depuis des années.
Entre le 8 octobre dernier et le 10 novembre, 32 avions ont atterri au Liban, dont 9 appartenant aux forces aériennes américaine, néerlandaise et britannique dans la base de Hamat et 23 appartenant aux forces aériennes américaine, française, néerlandaise, espagnole, canadienne, italienne et saoudienne et qui ont atterri dans la base réservée aux avions militaires et diplomatiques, située à l’ouest de l’aéroport de Beyrouth.
(Traduit par notre site du quotidien al-Akhbar)
Source: Médias