En visite ce samedi au Liban pour appeler à une application entière de la résolution onusienne 1701 qui éloigne le Hezbollah de la frontière, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a rencontré une délégation du Hezbollah présidée par son chef du bloc parlementaire Mohamad Raad.
Le chef de la diplomatie de l’UE s’était entretenu avec le président du Parlement libanais Nabih Berri à qui il a exprimé « sa grande inquiétude face à la poursuite de la guerre dans la bande de Gaza et sa crainte de voir ce conflit s’étendre au Liban », selon l’Agence nationale d’information. Appelant à la pleine application de la résolution 1701.
Berri lui a pour sa part fait savoir que la mise en œuvre de la résolution 1701 « commence par l’arrêt de l’agression israélienne et le retrait israélien de l’ensemble du territoire libanais occupé ».
La résolution 1701, adoptée pour mettre fin à la guerre entre l’entité sioniste et le Liban en 2006, prévoit un déploiement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et de l’armée libanaise et le retrait du Hezbollah de la région frontalière.
M. Borrell avait rencontré auparavant le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib.
« Il est impératif d’éviter une escalade régionale au Moyen-Orient, il est absolument nécessaire d’éviter que le Liban ne soit entraîné dans un conflit régional », a dit M. Borrell lors d’une conférence de presse conjointe à Beyrouth avec M. Bou Habib, ont rapporté des médias libanais. « J’envoie également ce message à Israël : personne ne sortira gagnant d’un conflit régional », a-t-il ajouté.
« Je pense que la guerre peut être évitée, qu’elle doit être évitée et que la diplomatie peut l’emporter », a encore dit Josep Borrell. « Les voies diplomatiques doivent être ouvertes pour signaler que la guerre n’est pas la seule option, mais qu’elle est la pire », a-t-il martelé. « (…) Israël a proclamé son objectif d’éradiquer le Hamas. Il doit y avoir un autre moyen d’éradiquer le Hamas qui ne provoquerait pas autant de morts ».
Abdallah Bou Habib, lui, a assuré que « seule la solution politique permettra de mettre un terme à des décennies de violence », selon des propos rapportés par la chaîne locale MTV. « Les Libanais sont attachés à la paix », a-t-il encore dit. « Nous avons discuté des moyens d’appliquer la résolution 1701 », a aussi déclaré le chef de la diplomatie libanaise, cité par l’agence Reuters.
En soutien au peuple palestinien et à sa résistance, la Résistance islamique (RI), bras armé du Hezbollah mène depuis le 8 octobre, des opérations quasi-quotidiennes contre des positions israéliennes frontalières. Plus de 670 opérations ont été menées, a indiqué le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah, dans son discours vendredi 6 janvier. Depuis cette date, les raids israeliens contre le sud du Liban ont fait plus de 175 martyrs, parmi lesquels 129 combattants du Hezbollah et plus de 20 civils incluant trois journalistes, selon un décompte de l’AFP.
Ce samedi, en riposte à l’assassinat imputé à Israël du chef-adjoint du bureau politique du Hamas, cheikh Saleh al-Arouri, et de ses compagnons dans la banlieue-sud de Beyrouth, la RI a mené une attaque au cours de laquelle elle a tiré 62 projectiles de différents types sur la base militaire d’observation radar et de contrôle aérien Meron, au nord de la Palestine occupée, à 8 km de la frontière libanaise.
Source: Médias